50 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. M frimaire an H mité, qu’il sera fait une pétition à la Convention nationale pour lui exprimer leur profonde dou¬ leur et leur vive indignation de la conduite cri¬ minelle et contre-révolutionnaire de ce bataillon rebelle, et lui demander la punition des traîtres qui ont eu l’infamie et la bassesse de trahir leur patrie; et que, par un exemple terrible, elle effraye les lâches, s’il en est, qxd seraient tentés de les imiter. Arrêtent en outre que le présent arrêté sera communiqué à l’assemblée générale, pour l’in¬ viter d’y donner son approbation. Signé : Pierson, président du comité révolu¬ tionnaire; Maréchal [Maréchalle], oncle, président du comité civil : François, secré¬ taire du comité révolutionnaire; Charpen¬ tier, secrétaire du comité civil. Charvet, vice -président; Daueigny; Geor¬ ges; Lacombe; Lapeyre; Laville; Lavi-lette; Pilot; Moulin l’aîné; Baudouin; Martinet, commissaires du comité révolu¬ tionnaire. Maréchalle oncle; Charpentier; Vidoine; Maréchalle neveu; Gu y on; Roblater, commissaires du comité civil; Bugleau, secrétaire-greffier par intérim. L’assemblée générale, après avoir entendu la lettre du représentant du peuple Laplanche, ensemble le rapport de ses comités révolution¬ naire et civil réunis, arrête qu’elle approuve l’arrêté desdits comités, et qu’elle se rendra demain, en masse, à la Convention nationale, pour lui manifester le profond sentiment de 'douleur dont la lettre du représentant du peuple l’a saisie, et lui demander la prompte et exem¬ plaire punition des coupables. Signé : Maréchalle, président; Baudouin, Grouvelle, secrétaires. « Représentants du peuple, « Nous sommes trahis... Une partie de cette nombreuse jeunesse qui fait l’espoir de la patrie, a méconnu sa voix. . . Des hommes qui naguère se troupes semblables la République éprouve tant de revers? « C’est pour prévenir les malheurs incalculables que leur réunion pourrait entraîner, que cette nuit, par un courrier extraordinaire, j’ai requis le com¬ mandant militaire de Cherbourg de faire évacuer sans délai cette ville par le 11e bataillon de Paris, dont il s’agit, et de l’y contraindre par les voies de rigueur, s’il est nécessaire. Je fais diriger sa marche Jusqu’à nouvel ordre sur Saint-Lô, sous la surveil¬ lance de l’adjudant général Beaufort. a Je n’ai pas voulu prendre sur moi, citoyens col¬ lègues, de licencier à l’instant cette troupe rebelle, parce que j’espère que la Convention la punira d’une manière exemplaire "et plus sévère. Surtout que la justice nationale suive de près le crime : autrement, nous serons toujours trahis* par les nôtres. « Les procès-verbaux ci-j oints sont la preuve de leurs forfaits. ( Ces pièces manquent.) Laplanche. » M. Aulard reproduit cette lettre dans son Recueil des actes et de la correspondance du comité de Salut public. disaient républicains, appelés à l’honneur de soutenir l’indépendance du peuple français, se sont mis en rébellion... Us ont chanté publique¬ ment l’abominable refrain : ô Bichard, ! ô mon roi ! ralliement ordinaire des infâmes brigands de la Vendée. « Représentants du peuple, que du sein do cette montagne sacrée sorte à l’instant le feu vengeur qui doit dévorer ces rebelles; que le plomb destiné aux Autrichiens, aux autres satel¬ lites des tyrans coalisés contre nous, atteigne à l’instant les coupables, que l’exemple terrible d’une punition si méritée effraye les perfides qui seraient tentés de les imiter. « La section des Tuileries a la douleur do compter parmi ses enfants, s’il faut encore leur donner ce nom, des traîtres qui ont abandonné la cause de la liberté. . . « Les pères, les mères, viennent dans votre sein vous demander leur punition... vous décla¬ rer qu’ils les renoncent. Les vrais sans -culottes sauront bien, par une adoption républicaine, se dédommager amplement d’un tel sacrifice; quant aux autres, la nation les jugera. Qu’un prompt, qu’un éclatant jugement fasse donc disparaître de la terre de la liberté les. monstres assez lâches pour avoir faussé le serment qu’ils avaient fait tant de fois et jusqu’en votre pré¬ sence, de vaincre ou de mourir libres. « Nous l’avons aussi juré... Nous tiendrons, nous, ce serment solennel et sacré... S’il le faut, nous irons, oui, nous irons nous-mêmes 'remplacer ces enfants coupables, et réparer ainsi ce grand attentat. Nous vous demandons qu’il nous soit permis d’être nous-mêmes les porteurs des ordres de la Convention nationale : que quatre commissaires pris dans notre sein ail¬ lent les communiquer au représentant du peuple, et être témoins du jugement et de l’ exécution. de ces lâches. « Signé ; Maréchalle, président; Baudouin, Louis François, Grouvelle, Étienne Feuillant, secrétaires. Section des Champs-Elysées (1). « Citoyeps représentants, « Au seul mot de trahison, la section s’est levée en masse et jure d’étouffer de ses mains les monstres qui ont pris naissance, dans son sein. Il faut ici un exemple terrible, qui contienne dans le devoir ceux qui seraient tentés d’imiter les traîtres qui viennent de se rendre indignes du nom de républicains. « L’indignation qui s’est emparee ae nos âmes ne laisse à la nature que le sentiment de la vengeance; et les pères, loin de détourner le glaive qui doit frapper leurs enfants coupables, sont autant de Brutus qui vous disent : « Qu'on les mène à la mort. » La section des Champs-Elysées déclare qu’elle adopte en tout les mesures déjà présentées par la section des Tuileries. « Signé : Lamaignère, ex-président. » (1) Voy. ci-après, même séance, p. 54, le décret rendant communs à la section des Champs-Elysées les décrets rendus en faveur de la section des Tuile¬ ries.