SÉANCE DU 22 BRUMAIRE AN III (12 NOVEMBRE 1794) - N° 1 133 tetes, mais pour détruire jusques dans ses fondemens leur abominable sisteme, il fallait tirer le pleuple de la fluctuation alarmante dans laquelle on l’entretenait, et asseoir l’opinion publique sur des bases inébranlables. Votre adresse aux français les à éclairés sur les principes autour desquels ils doivent se rallier. Amour des loix et de la justice, honneur à la vertu et à l’humanité, horreur du sang, opprobre à l’immoralité, haine au crime; tels sont les principes qui vous animent. Ces principes sont chers à tous les bons citoyens qui, n’en doutez pas concourront de tout leur pouvoir à leur établissement et à leur triomphe. Législateurs, saisissés d’une main ferme et vigoureuse les rênes du gouvernement que le peuple vous a confiées. Ne souffrés par que d’autres s’en emparent. C’est en vous qu’il à chargé du soin et de ses destinées. C’est de vous seuls qu’il attend son bonheur. Courage, perseverance ; et la liberté et l’égalité triompheront bientôt de tous leurs ennemis; et la france se lèvera toute entière pour vous decemer la recompense düe aux sauveurs de la patrie. Vive la République. Vive la Convention Tapiés, commissaire national et 5 autres signatures. e [Les membres du tribunal de district de Lou-hans à la Convention nationale, le 24 vendémiaire an IIT\ (9) Représentans, Vous l’avez juré, et ce serment solemnel à comblé de joie tous les vrais patriotes; vous demeurerez à votre poste, jusqu’au moment ou la révolution sera consommée ; jusqu’au moment ou la république triomphante donnant la loy à tous ses ennemis, pourra joüir, sous la garantie de ses victoires, des fruits d’une constitution aussy solide que la paix qu’elle aura dictée. Vous venez aussy de rappeller au peuple français, des principes sacrés, des vérités éternelles sans lesquelles il ne peut exister de société, ni de pacte social. Mais ce seroit peu de les proclamer si vous ne déployez en même temps toute la puissance nationalle dont vous etes investis, pour les faire respecter et les maintenir dans toute leur pureté. C’est en vous, en vous seuls, que tous les ardens amis de la patrie ont mis leur entière confiance; ne souffrez jamais qu’aucune aggré-gation du peuple, ne rivalise avec vous ; ce n’est point à ces aggrégations partielles que vingt cinq millions de françois ont confié la souveraine puissance. Que quiconque aura l’audace (9) C 324, pl. 1396, p. 25. impie d’élever, auprès de la Convention une authorité insolente et usurpatrice, soit regardé comme ennemy et à l’instant puni comme tel. Balayez devant vous ce troupeau d’intri-guans, de frippons déjà palissans d’effroy, dépuis que la justice, la vertu, la probité ne sont plus de vains mots. Que ces dignes enfans des monstres que la foudre a écrasé le neuf thermidor, n’infestent plus le sol de la liberté ! que partout il soit puriffié ; comme déjà l’a fait votre vertueux collègue, le représentant Boisset dans le département de l’Ain, et comme il continuera de le faire dans celuy de la Saônne-et-Loire, ou il va ramener aussy la paix et le bonheur. Tels sont nos voeux les plus ardens ; tels sont ceux des bons et généreux habitans de ce district dont le cri de ralliement à toujours été, et sera toujours : vive la République, une et indivisible, vive la Convention nationalle ! Larelje, président et quatre autres signatures dont celles de l’agent national et du secrétaire greffier. f [Les juge-de-paix et assesseurs de la commune et canton de Viviers à la Convention nationale, le 30 vendémiaire an III\ (10) Citoyens représentans, En proclamant au nom du peuple françois les principes qui vous animent, vous avez assuré le règne de la félicité publique et l’anéantissement de toutes les factions. La terreur qui fut toujours compagne de la tyrannie est disparue enfin du sol de la liberté, la vertu, la justice, la loi, voilà ce qui convient à des républicains. Poursuivez avec énergie l’honnorable mission qui vous est confiée, conduisez au port le vaisseau de la République. La Convention nationale sera toujours notre point de ralliement. Destinés à entretenir la paix et l’union parmi tous les citoyens, nous ne cesserons de leur présenter les vérités sublimes que renferme votre adresse, comme la source de leur bonheur. Vive la République, une et indivisible. J.J.M. Ignon, juge-de-paix, CROZE, secrétaire général et 3 autres signatures. g [La municipalité de Glanum à la Convention nationale, s. d.] (11) Citoyens Représentants, Les habitants de la commune de Glanum, ci-devant St-Remy, ont versés des larmes de joye, (10) C 324, pl. 1396, p. 29. (11) C 324, pl. 1396, p. 24. 134 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE lorsqu’ils ont entendù votre addresse au peuple français insérée dans le n° 15 du Bulletin de Correspondance. Sa lecture, qui a eù lieu dans une assemblée de la commune, a été souvent interompue par des applaudissements et des témoignages de la plus sincère allégresse, et par des cris souvent réitérés de vive la Convention nationale. Ils ont vû avec la plus vive satisfaction qu’après avoir terasé les tirans et la tirannie, vous voulés enfin détruire leur affreux sistème d’autant plus contraire aux progrès de la liberté, qu’il avoit comprimé l’energie de ses plus chauds défenseurs; tel est votre dessein bien manifesté, citoyens représentants, vous l’executerés avec cette grandeur d’ame que vous inspire le désir de faire le bonheur du peuple. A ce sistème affreux de sang qui a si justement mérité l’horreur des véritables français, vous ferés succéder le régné de la justice et de la vertû. Les dominateurs, les factieux et les fripons seront anéantis et l’homme vertueux pourra avec confiance et sous l’authorité seule des loix se rejouir des heureux bienfaits de la plus étonnante des révolutions. Nous jurons, oui, Citoyens Législateurs, nous jurons de rester inviolablement attachés à la Convention nationale et à ses principes; et de combattre jusques à la mort, l’audacieux qui voudroient y porter la moindre atteinte. Tels sont les sentiments qui animent les habitants de cette commune. Vive la Republique une et indivisible. Vive la Convention nationale. Georges, agent national, Reguis, secrétaire greffier et dix autres signatures d’officiers municipaux. h [Les citoyens de la commune de Bar-sur-Ornain, réunis en société populaire, à la Convention nationale, le 12 brumaire an III\ (12) Législateurs, L’energie de la vertu fut trop longtems comprimée sous la verge de la terreur : trop longtems d’ambitieux dominateurs, conduits par le fil de l’intrigue et de l’imposture ont voulu usurper tous les pouvoirs. Le peuple, dont ils tentèrent d’altérer le caractère en abusant de sa bonté, éclairé du flambeau de ses fidèles repré-sentans, a vu l’abyme qu’ils avaient creusé sous ses pas et l’apparition de la justice l’a rendu à ses premiers sentimens. La queue de Robespierre, en sillonant quelques contrées de la france, n’avait pas épargné la société jacobite et montagnarde de Bar : elle y avait secoué des flammes homicides. Les (12) C 326, pl. 1416, p. 2. M.U., n° 1340, mention. incendiaires nous avaient représenté la République comme un sultan entouré de chaines, de prisons et d’échaffauds. Charles Delacroix est venu nous a pénétré comme une mère bienfaisante et sensible et la société régénérée par ses soins a pris une face plus riante : les coeurs se sont dilatés à son abord, l’intrigue est rentrée dans le néant et la justice et la vérité sont à l’ordre du jour. Que la République heureuse et triomphante reprenne dans le calme majestueux qui peut la conduire au port! Votre décret du vingt cinq vendémiaire nous en offre le présage : en rappellant les sociétés à leur institution démocratique vous les rattacher au faisceau de l’unité; et nous commençons à sentir tous nos droits puisque nous avons celui d’emettre individuellement notre voeu qu’une poignée d’in-trigans avait osé nous arracher en y substituant leur volonté subversive. Vive la justice! vive la Convention nationale. Suivent 82 signatures. i [Le peuple de Mende assemblé au temple de l’Etre suprême à la Convention nationale, le troisième décadi de vendémiaire an III\ (13) C’est dans l’ivresse de l’enthousiasme que nous inspiroit la fête du peuple français ; c’est après avoir célébré ses victoires couronnées par l’expulsion totale des esclaves qui souilloient depuis trop longtems le sol de la liberté, que nous avons applaudi à vôtre nouveau triomphe sur des ennemis plus dangereux encore. Nous avons entendu, admiré, béni pour la seconde fois votre addresse au peuple françois. Nous n’avons jamais dévié des principes sacrés qu’elle proclame. Nous n’avons jamais méconnu les vérités etemelles quelle consacre. Convaincus que le salut du peuple répose uniquement sur l’imité et l’indivisibilité de la République, nous n’avons pas même soupçonné qu’il peut jamais s’élever des voix qui voulussent couvrir la vôtre ; Et nous pensons que ces ambitieux, ces intri-gans, ces agitateurs que l’opinion égarée ou séduite transforme en géans, ne sont auprès de vous que des pigmés que votre souffle renversera. Votre addresse est pour nous l’evangile de la paix, de la concorde et de la félicité ; elle est le coup de mort pour les ennemis de la chose publique, nous l’opposerons sans cesse aux détracteurs perfides de vos sublimes traveaux : elle sera notre egide contre leurs trames criminelles, nous y trouverons les armes de la raison pour convaincre et ramener les citoyens qu’ils egarent : nous y puiserons ce courage républicain qui fait compter pour rien touts les dangers quand la patrie est menacée; rangés sous la bannière conventionnelle, nous ne ver-(13) C 326, pl. 1415, p. 26.