[Assemblée nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. |28 février 1791.] sordre donne à tous sur nous-mêmes le pouvoir de la force que nous usurpons sur les autres; qu’un jour le besoin du repos devenant le plus impérieux des sentiments, il faut se résoudre à choisir enfin entre l’esclavage qui rampe sous la tyrannie du plus fort, et la soumission libre à la volonté générale. Le despotisme avait raison de dire que la société ne peut se maintenir que par l’obéissance ; oui, sans doute, il faut obéir; mais son orgueil féroce le trompait sur l’application de cette maxime. Il voulait que le peuple courbât une tète servile sous le joug de la violence et du caprice, et c’est à la loi seule qu’il doit soumettre une tête libre et Hère. Au milieu des ruines entassées de l’ancien édifice, cette voix de la raison pouvait à peine se faire entendre ; peut-être même elle aurait refroidi une chaleur nécessaire, contre laquelle tant de cris ne se faisaient entendre, que parce qu’elle était le gage delà liberté et du salut de l’Empire. Mais lorsque la société se recompose sur des principes plus sûrs, lorsque les administrations agissent, lorsque les tribunaux s’ouvrent, lorsque la machine politique s’organise, la loi, en quelque sorte ensevelie dans les nuages d’une grande révolution, doit se montrer à la nation fatiguée, comme le centre d’un repos actif et d’un mouvement régulier et paisible. En vain a-t-on essayé partout de jeter le peuple dans des excès dont l’âme humaine n’est jamais loin, durant les fortes agitations et les secousses générales. En vain l’intérêt, l’hypocrisie, et, plus que tout le reste, la vanité, ont-elles semé l’erreur autour du peuple, à mesure que vous répandiez la lumière ; il n’y a de changé, dans le caractère des Français, que ce qui les disposait à la servitude. L