ARCHIVES PARLEMENTAIRES-j f JlTmbrc™ È [Convention nationale.] voix seule. La France debout vous contemple, Hymne de gloire à l’ Eternel ! Le globe entier voi’à son temple. Un cœur pur, voilà son autel, , Charme des fêtes populaires, Annonce à la postérité { Bis, Que nous sommes autant de frères i en refrain, Qu’unit la sainte égalité. J La raison parle et nous éclaire. Le fanatisme est abattu, Liberté, que ton sanctuaire Soit le temple de la vertu. Charme des fêtes, etc., Peuple, ta cause est triomphante, Le sacerdotisme n’est plus, Et la tyrannie expirante S’épuise en efforts superflus. Charme des fêtes, etc. L’erreur s’envole comme un songe Devant le souffle du matin, 11 ne reste plus du mensonge Qu’un souvenir faible et lointain. Charme des fêtes populaires, ) Transmets à la postérité, ( Bis, Que nous sommes autant de frères [ en refrain Qu’unit la sainte égalité J GRAND CHŒUR. Salut, peuple français, honneur à ta mémoire ! Accord fraternel et touchant, Passe aux âges futurs et porte-leur la gloire. Un jour l’homme reconnaissant, L’Europe et l’Univers heureux par sa victoire Ne l’appelleront plus que Temple bienfaisant. I V. Copie de la lettre écrite a la Commission DES SUBSISTANCES ET APPROVISIONNEMENTS de la République, le 10 primaire, l’an II DE LA RÉPUBLIQUE UNE ET IMPÉRISSABLE, PAR LE CITOYEN MARCHAND, AGENT DE LA Commission des subsistances et appro¬ visionnements DE LA RÉPUBLIQUE, DANS LES DÉPARTEMENTS DU PAS-DE-CALAIS ET DE la Somme (1). Compte rendu du Journal des Débats et des Décrets (2). Frètes et amis, La liberté est la source de toutes les vertus; elle élève l’homme au-dessus de sa propre nature, remplace la faiblesse par le courage... fait des héros ! Je cède au sentiment profond que j’éprouve; et quoique je vous aie promis d’attendre mon retour pour vous rapporter ce que je sens, ce qu’il me sera impossible d’exprimer, il faut que la République entière ne tarde pas plus (1) La lettre du citoyen Marchand n’est pas men¬ tionnée au procès-verbal de la séance du 18 frimaire an II; mais elle est indiquée, par le Journal des Débats et des Décrets, comme appartenant à cette séance. (2) Journal des Débats et des Décrets (frimaire an II, n° 451, p. 334). longtemps à connaître ce que peut l’amour de la patrie sur des hommes libres. Une partie des sept navires arrivés à Calais, pour le compte de la République, n’avait pu aborder le rivage faute d’eau. On semble craindre que les grains qui y sont renfermés, ne s’échauffent et ne périclitent... Je m’élance à la tribune; je parle au nom du Salut public... et le plus morne silence règne. Républicains, les navires qui sont dans votre port peuvent, dit-on, appréhender la perte des grains qu’ils renferment... Il ne manque que des bras pour les décharger... Allons, que chacun de nous saisisse sans plus tarder, un sac... une brouette... un panier... ce qu’il trouvera... Volons à l’instant à la mer, arrachons-lui la subsistance de nos frères, dont elle est chargée. Nous n’avons ni chevaux, ni voitures... nous suppléerons à tout... Nous sommes Français ; il s’agit d’affermir la liberté !... Un mouvement spontané fait lever l’assemblée toute entière. On ne se permet plus de parler, on agit. Administrés, administrateurs, tous travaillent avec un zèle infatigable, et dans un moment les vaisseaux sont déchargés, au milieu des cris perçants de Vive la République! Vive la Montagne ! Que ce spectacle était attendrissant ! Le vieil¬ lard, suranné et infirme, traînant sa brouette; la femme timide serrant dans son tablier le dépôt précieux que ses forces lui permettent de porter; le citoyen vigoureux pliant sous le poids des sacs, et tous répétant cent fois avec un courage héroïque, ce dur et pénible exercice. Tel est, frères et amis, le tableau que je vous présente. Il a arraché des larmes à ma sensibilité... et les vôtres s’y mêleront, j’en suis sûr. Les habitants de Calais ont des droits à la reconnaissance publique; je les réclame pour eux, et je vous abandonne, citoyens, le plaisir de rapporter aux représentants de la nation française une conduite aussi républicaine. Pour moi, frères de Révolution, glorieux d’être employé pour la République, je déploie partout la fureur républicaine que vous me connaissez. Je poursuis les accapareurs et les empoisonneurs publics ; et je fais mon devoir ! Je vous ai mille obligations de m’avoir fourni une aussi belle occasion d’être utile à ma patrie. Salut et fraternité. Signé : Marchand, président du comité de surveillance du département de Paris, com¬ missaire de la Commission. Pour copie conforme : Signé : Tissot, secrétaire général de la Commission. V. Pétition des ex-administrateurs du Finistère (1). Les ex-administrateurs et secrétaires du département du Finistère, présentement déte¬ nus en la maison d’arrêt à Rennes, demandent à jouir de leur liberté provisoire, comme cinq de (1) Bulletin de la Convention nationale du 8e jour de la 2e décade du 3e mois de l’an II (dimanche 8_décembre 1793).