588 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Je sortais de chez moi pour me rendre à mon poste, quand Hanriot, à la tête de 40 forcenés, le sabre à la main, se présenta à ma vue. M’apercevoir, fondre sur moi, me poser le pistolet sur la poitrine et couvrir ma tête de leurs sabres, tout cela fut l’affaire d’un moment. J’étais sans armes, je ne pouvais me défendre : je leur présentai ma poitrine, en leur disant : Frappez ! Ils m’enlevèrent, ils me conduisirent ainsi au corps de garde du poste du palais de l’Egalité. Là, reprenant mon caractère de représentant du peuple, je harangai les citoyens armés qui s’y trouvaient. Fidèles aux principes, et pénétrés de respect pour la représentation nationale, ils me mirent sur-le-champ en liberté. (Vifs applaudissements). J’annonce à la Convention que ces citoyens étaient de la section de la Montagne. On avait dressé procès-verbal de mon arrestation et de ma mise en liberté; il est déposé au comité de sûreté générale. Cependant Hanriot poursuivait le cours de sa marche furieuse, portait le trouble et la terreur dans les différents quartiers de Paris où la vérité sur les événements de cette journée n’avait point encore pénétré. Cinq gendarmes prennent la résolution généreuse d’arrêter ce scélérat et d’exécuter votre décret. Ils partent, le rencontrent, fondent, le pistolet au poing, sur Hanriot et ses satellites, et font prisonniers ces scélérats. (On applaudit. - Tous les citoyens crient : Vive la république !). Tel est, citoyens, le fait dont j’avais à vous entretenir; après vous en avoir rendu compte, je fais un amendement à la proposition de Bourdon (de l’Oise). Il a demandé que la commune de Paris fût mandée à la barre ; je demande que le département y soit appelé aussi, et vienne recevoir les ordres de la Convention. Les deux propositions sont décrétées (l). [Thuriot annonce qu’il a remis aux comités une lettre d’Hanriot, portant ordre à un chef de division d’envoyer 400 hommes de plus à la place de la commune, et il demande que dans des circonstances aussi critiques, la convention discute avec calme les grandes mesures que la sagesse doit lui dicter (2)]. A1 [AMAR dit que, depuis la suspension de la séance, les comités sont réunis, qu’ils ont ordonné plusieurs arrestations, mandé les chefs de la force armée, que le tocsin sonne du côté de la mairie, qu’Hanriot avoit parcouru le faubourg Antoine pour exciter la rébellion, que ses adjudans ont tourmenté de bons citoyens et des gendarmes fidèles, que l’asyle du comité de sûreté générale a été violé, qu’un huissier de la convention a été blessé. Il ajoute qu’instruit des rassemblements qui s’étoient formés autour de la convention et (1 ) Mon., XXI, 338; Débats, n° 677, p. 181-182; J. Mont., n° 93 bis; Ann. R.F., n° 239; J. Sablier, n° 1464; J. Fr., n° 672 ; C. Eg., n° 709 ; Ann. patr., suppl1 au n° DLXXIV ; J. Perlet, n°674; J. S.-Culottes, n°529; J. Paris, n° 575. (2) C. univ., n° 940. Mentionné par F.S.P., n° 389. Voir P.V., n° 1. des comités, il a pris sous sa responsabilité d’ordonner, qu’au moindre signal de révolte, on arrache la vie aux détenus dans le comité, et sur-tout au perfide Hanriot, qu’il a fait garotter par tout le corps, qu’au surplus il a harangué le peuple, qu’il l’a éclairé, que la force armée est bien disposée, que l’administration de police est cassée, et que l’on s’occupe de mesures ultérieures. Applaudi et approuvé ( 1 )]. [TALLIEN parle des bruits qui se répandent que la commune s’est déclarée en révolte; il dit qu’un homme vient d’annoncer aux jacobins que le peuple est levé, qu’il a fait mettre en arrestation les commandans nommés par la convention ; qu’Hanriot a fait couler le sang d’un patriote, qu’il faut aller à la source de ces nouvelles, et savoir si effectivement la commune est en rébellion. L’ombre d’Hébert existe encore, s’écrioit-il, mais l’ombre de Marat est dans la convention nationale. Cette commune a aussi besoin d’un scrutin épuratoire, car il y existe des hommes qu’il faut frapper. Que le président demande donc à la commune si c’est par son ordre, que deux particuliers sont allés aux Jacobins pour y souffler le feu de la discorde. - Adopté (2)]. LEGENDRE : Qu’importe à la Convention, qu’importe à la république qu’un conseil général de la commune se déclare en insurrection ? Prenez garde de confondre le peuple de la commune de Paris avec un conseil nommé peut-être par les conspirateurs. Toutes les fois qu’il émanera de vous un décret, comptez sur le peuple, comptez sur les Montagnards, car la Montagne existe partout où l’on veut la république. (Applaudissements). Il n’est pas facile de mettre en insurrection un peuple instruit; vous lui avez donné aujourd’hui une grande leçon; la liberté est consolidée d’aujourd’hui. (Vifs applaudissements). Le peuple, en conservant l’instinct qu’il avait au commencement de la révolution pour s’insurger contre les tyrans, ne se rattachera qu’à vous; mais il n’adorera plus personne. Quand un individu fera son devoir, il lui dira : j’étais aux loges, je t’ai vu sur le théâtre, tu as bien fait, et je t’ai applaudi; mais je verrai ce que tu feras demain. (Vifs applaudissements) (3). [Depuis quelque temps, les conspirateurs ont voulu me sonder pour me gagner; mais ils n’ont obtenu de moi, que cette réponse de Philoctète dans l’île de Lemnos : « Si vous ne craigniez pas d’être perdu, viendriez-vous me chercher » (4)]. Le peuple se souviendra qu’on disait : « Point de constitution sans Pétion, Pétion ou la mort; point de patriote sans Robespierre ! » il dira aujourd’hui : « Point de patriote sans les principes ». (On applaudit) Je demande que le président dise à chaque pétitionnaire qui viendra féliciter la Montagne que la Convention entière n’est qu’une Montagne; la (l) C. univ., n°940; J. Perlet, n°674; Ann. R.F., n° 239 (2) J. Sablier, n° 1464; J. Perlet, n°674; C. Eg., n°709; Ann. patr., suppl1 au DLXXIV; mention in J.S.- Culottes, n° 529. (3) Débats, n°677, 182; Mon., XXI, 339; J. Mont., n° 93 bis. (4) C. univ., n° 940. 588 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Je sortais de chez moi pour me rendre à mon poste, quand Hanriot, à la tête de 40 forcenés, le sabre à la main, se présenta à ma vue. M’apercevoir, fondre sur moi, me poser le pistolet sur la poitrine et couvrir ma tête de leurs sabres, tout cela fut l’affaire d’un moment. J’étais sans armes, je ne pouvais me défendre : je leur présentai ma poitrine, en leur disant : Frappez ! Ils m’enlevèrent, ils me conduisirent ainsi au corps de garde du poste du palais de l’Egalité. Là, reprenant mon caractère de représentant du peuple, je harangai les citoyens armés qui s’y trouvaient. Fidèles aux principes, et pénétrés de respect pour la représentation nationale, ils me mirent sur-le-champ en liberté. (Vifs applaudissements). J’annonce à la Convention que ces citoyens étaient de la section de la Montagne. On avait dressé procès-verbal de mon arrestation et de ma mise en liberté; il est déposé au comité de sûreté générale. Cependant Hanriot poursuivait le cours de sa marche furieuse, portait le trouble et la terreur dans les différents quartiers de Paris où la vérité sur les événements de cette journée n’avait point encore pénétré. Cinq gendarmes prennent la résolution généreuse d’arrêter ce scélérat et d’exécuter votre décret. Ils partent, le rencontrent, fondent, le pistolet au poing, sur Hanriot et ses satellites, et font prisonniers ces scélérats. (On applaudit. - Tous les citoyens crient : Vive la république !). Tel est, citoyens, le fait dont j’avais à vous entretenir; après vous en avoir rendu compte, je fais un amendement à la proposition de Bourdon (de l’Oise). Il a demandé que la commune de Paris fût mandée à la barre ; je demande que le département y soit appelé aussi, et vienne recevoir les ordres de la Convention. Les deux propositions sont décrétées (l). [Thuriot annonce qu’il a remis aux comités une lettre d’Hanriot, portant ordre à un chef de division d’envoyer 400 hommes de plus à la place de la commune, et il demande que dans des circonstances aussi critiques, la convention discute avec calme les grandes mesures que la sagesse doit lui dicter (2)]. A1 [AMAR dit que, depuis la suspension de la séance, les comités sont réunis, qu’ils ont ordonné plusieurs arrestations, mandé les chefs de la force armée, que le tocsin sonne du côté de la mairie, qu’Hanriot avoit parcouru le faubourg Antoine pour exciter la rébellion, que ses adjudans ont tourmenté de bons citoyens et des gendarmes fidèles, que l’asyle du comité de sûreté générale a été violé, qu’un huissier de la convention a été blessé. Il ajoute qu’instruit des rassemblements qui s’étoient formés autour de la convention et (1 ) Mon., XXI, 338; Débats, n° 677, p. 181-182; J. Mont., n° 93 bis; Ann. R.F., n° 239; J. Sablier, n° 1464; J. Fr., n° 672 ; C. Eg., n° 709 ; Ann. patr., suppl1 au n° DLXXIV ; J. Perlet, n°674; J. S.-Culottes, n°529; J. Paris, n° 575. (2) C. univ., n° 940. Mentionné par F.S.P., n° 389. Voir P.V., n° 1. des comités, il a pris sous sa responsabilité d’ordonner, qu’au moindre signal de révolte, on arrache la vie aux détenus dans le comité, et sur-tout au perfide Hanriot, qu’il a fait garotter par tout le corps, qu’au surplus il a harangué le peuple, qu’il l’a éclairé, que la force armée est bien disposée, que l’administration de police est cassée, et que l’on s’occupe de mesures ultérieures. Applaudi et approuvé ( 1 )]. [TALLIEN parle des bruits qui se répandent que la commune s’est déclarée en révolte; il dit qu’un homme vient d’annoncer aux jacobins que le peuple est levé, qu’il a fait mettre en arrestation les commandans nommés par la convention ; qu’Hanriot a fait couler le sang d’un patriote, qu’il faut aller à la source de ces nouvelles, et savoir si effectivement la commune est en rébellion. L’ombre d’Hébert existe encore, s’écrioit-il, mais l’ombre de Marat est dans la convention nationale. Cette commune a aussi besoin d’un scrutin épuratoire, car il y existe des hommes qu’il faut frapper. Que le président demande donc à la commune si c’est par son ordre, que deux particuliers sont allés aux Jacobins pour y souffler le feu de la discorde. - Adopté (2)]. LEGENDRE : Qu’importe à la Convention, qu’importe à la république qu’un conseil général de la commune se déclare en insurrection ? Prenez garde de confondre le peuple de la commune de Paris avec un conseil nommé peut-être par les conspirateurs. Toutes les fois qu’il émanera de vous un décret, comptez sur le peuple, comptez sur les Montagnards, car la Montagne existe partout où l’on veut la république. (Applaudissements). Il n’est pas facile de mettre en insurrection un peuple instruit; vous lui avez donné aujourd’hui une grande leçon; la liberté est consolidée d’aujourd’hui. (Vifs applaudissements). Le peuple, en conservant l’instinct qu’il avait au commencement de la révolution pour s’insurger contre les tyrans, ne se rattachera qu’à vous; mais il n’adorera plus personne. Quand un individu fera son devoir, il lui dira : j’étais aux loges, je t’ai vu sur le théâtre, tu as bien fait, et je t’ai applaudi; mais je verrai ce que tu feras demain. (Vifs applaudissements) (3). [Depuis quelque temps, les conspirateurs ont voulu me sonder pour me gagner; mais ils n’ont obtenu de moi, que cette réponse de Philoctète dans l’île de Lemnos : « Si vous ne craigniez pas d’être perdu, viendriez-vous me chercher » (4)]. Le peuple se souviendra qu’on disait : « Point de constitution sans Pétion, Pétion ou la mort; point de patriote sans Robespierre ! » il dira aujourd’hui : « Point de patriote sans les principes ». (On applaudit) Je demande que le président dise à chaque pétitionnaire qui viendra féliciter la Montagne que la Convention entière n’est qu’une Montagne; la (l) C. univ., n°940; J. Perlet, n°674; Ann. R.F., n° 239 (2) J. Sablier, n° 1464; J. Perlet, n°674; C. Eg., n°709; Ann. patr., suppl1 au DLXXIV; mention in J.S.- Culottes, n° 529. (3) Débats, n°677, 182; Mon., XXI, 339; J. Mont., n° 93 bis. (4) C. univ., n° 940. SÉANCE DU 9 THERMIDOR AN II (SOIR) (27 JUILLET 1794) - Al 589 Convention renferme autant de Montagnards qu’il y a d’hommes de bien ; et la preuve que la Convention est composée d’hommes de bien, c’est que le décret d’arrestation des traitres a été voté à l’unanimité. (Nouveaux applaudissements). POULTIER : Un officier municipal m’a rencontré, et a voulu m’arrêter; je l’ai saisi moi-même et conduit au comité de sûreté générale (On applaudit) (1). [LEQUINIO rend le même témoignage au patriotisme ardent qui se manifeste dans Paris. Partout, dit-il, malgré les factieux et les efforts d’Hanriot, pour soulever les hommes crédules, le peuple fait éclater son amour et sa reconnois-sance pour la convention (2)]. ROVERE : Il y a, dans la commune, un des agents de Robespierre : c’est le nommé Payan... Plusieurs voix : Il est arrêté (On applaudit) (3). [MERLIN : Payan est arrêté (4)]. ROVERE : Remarquez la scélératesse de Robespierre : ce Payan avoit été nommé par le département de la Drôme pour aller fédéraliser avec le Midi (5). [BARERE apprend à la convention, que l’agent national de la commune, Payan, est arrêté; que ce scélérat, protégé par Robespierre, qui faisoit périr ceux que l’erreur avoit entraînés dans le fédéralisme, a été nommé par le département de la Drôme pour aller se fédérer avec le département du Gard. Bréard et Ysabeau attestent ces faits. Ce dernier remet sur le bureau 10 adresses fédéralistes, signées de Claude-Payan (6)]. BRIVAL : Citoyens, le président des prétendus Jacobins, sur la demande, et d’après l’arrêté des contre-révolutionnaires qui s’étaient glissés dans cette société, m’a invité de rendre compte de la séance de la convention; arrivé à la tribune, j’ai parlé en ces termes : Des tyrans, des contre-révolutionnaires, vêtus du manteau du patriotisme, voulaient assassiner la liberté; la convention a décrété qu’ils seraient mis en arrestation. Ces représentants sont Robespierre, Couthon, St-Just, Lebas, Robespierre le jeune. Quelle a été votre opinion, me dit le président ? je répondis : Celui qui toujours a voté dans le sens de la Montagne, sous l’assemblée législative et sous l’assemblée conventionnelle, a voté l’arrestation; il a plus fait : il est un de ceux qui l’ont provoquée : et, en qualité de secrétaire, il s’est empressé d’expédier et de signer les décrets. A ces mots j’ai été couvert de huées; j’ai été proscrit de la présente société; on m’a enlevé ma carte. Je suis sorti en leur disant : Je ne suis pas fait pour habiter avec des membres qui chassent ceux qui veulent sauver la liberté. Je viens d’apprendre que la prétendue société avait rapporté son arrêté, et qu’elle avait nommé un commissaire pour me remettre ma carte; je ne la reprendrai qu’après sa régénération. (l) Débats, n° 677, 182, Mon., XXI, 339, J. Mont., n° 93 bis. (2) C. univ., n°940; (3) J. Sablier, n° 1464. (3) Débats, n° 677. (4) Ann. R.F., n° 239. (5) Voir note 1. (6) C. Univ., n° 940 ; J. Fr., n°672; J. Perlet, n° 674. GOUPILLE AU de Montaigu : J’étais au comité de salut public; en sortant quelle a été ma surprise; j’ai vu l’antichambre se remplir de citoyens portant un cordon tricolore; je leur ai demandé ce qu’ils faisaient là; un d’eux m’a demandé à mon tour qui j’étais : « Représentant du peuple », ai-je répondu. Il m’a dit qu’il n’en croyait rien. J’ai montré ma carte. « Eh bien, a-t-il ajouté, je te méprise. Cet individu est celui qui préside le tribunal révolutionnaire en l’absence de Dumas (l) Plusieurs voix : C’est Louvet. GOUPILLEAU : Alors je demande l’arrestation de Louvet. Je demande aussi celle de Fleuriot-Les-cot, maire de Paris; c’est un autre scélérat, qui est nécessairement de la conspiration (On applaudit). FRERON : On assure que Payan et Fleuriot ne sont pas arrêtés. Je demande que le décret d’arrestation soit à l’instant porté contre eux (2). [La Convention décrète l’arrestation de Louvet, substitut du Président du Tribunal révolutionnaire, lequel a commis un attentat sur la personne de Goupilleau de Montaigu (3)]. BILLAUD-VARENNE : Plus les circonstances sont graves, plus les comités ont cru devoir déployer d’énergie. Payan est arrêté depuis 4 heures. Le maire n’est pas encore arrêté; mais sous quelques minutes le conseil général de la commune, qui a levé l’étendard de la révolte, va être investi. (Vifs applaudissements). Plus on a égaré l’opinion publique, plus la Convention, plus les amis de la patrie doivent se féliciter du mouvement contre-révolutionnaire qui se déploie en ce moment. Ce mouvement, organisé depuis 3 mois au sein du gouvernement, et qui devait le perdre, est précisément ce qui sauve la patrie, (on applaudit) (4). [Je vous demande, citoyens, si un autre représentant eût été frappé du décret d’arrestation, les satellites du scélérat Robespierre auraient-ils couru pour le sauver ? Non, certainement ! (On applaudit). Il n’y a que deux manières d’exister : celle de se tenir à genoux comme un esclave, ou celle d’être debout comme un homme (On applaudit) (5)]. Cependant, citoyens, croiriez-vous qu’au mépris des décrets de la Convention, on a mis en état d’arrestation des hommes couverts du manteau de la loi ? Croiriez-vous qu’au mépris de la volonté du peuple, un homme que vous avez frappé d’arrestation, Sijas, cet infernal conspirateur, est en ce moment aux Jacobins à provoquer le peuple; mais le peuple est calme, et il veut la liberté. (Vifs applaudissements). Il est un fait que je ne dois pas vous laisser ignorer. Une compagnie de canonniers, égarée par le scélérat Hanriot, a voulu diriger ses canons contre la Convention (Mouvement d’indignation). La force armée s’y est opposée. (Vifs applaudissements). Il faut savoir prendre des mesures vigoureuses ; il faut savoir mourir à son poste. (Oui, oui ! s’écrient tous les membres, nous le saurons tous ! Les spectateurs (l) Voir note 1. (2) Mon., 339; Débats, 183; J. Mont., n°93bis; C. univ., n° 940. (3) J. Paris, n° 575. (4) Débats, n° 677. (5) Mon., 339. SÉANCE DU 9 THERMIDOR AN II (SOIR) (27 JUILLET 1794) - Al 589 Convention renferme autant de Montagnards qu’il y a d’hommes de bien ; et la preuve que la Convention est composée d’hommes de bien, c’est que le décret d’arrestation des traitres a été voté à l’unanimité. (Nouveaux applaudissements). POULTIER : Un officier municipal m’a rencontré, et a voulu m’arrêter; je l’ai saisi moi-même et conduit au comité de sûreté générale (On applaudit) (1). [LEQUINIO rend le même témoignage au patriotisme ardent qui se manifeste dans Paris. Partout, dit-il, malgré les factieux et les efforts d’Hanriot, pour soulever les hommes crédules, le peuple fait éclater son amour et sa reconnois-sance pour la convention (2)]. ROVERE : Il y a, dans la commune, un des agents de Robespierre : c’est le nommé Payan... Plusieurs voix : Il est arrêté (On applaudit) (3). [MERLIN : Payan est arrêté (4)]. ROVERE : Remarquez la scélératesse de Robespierre : ce Payan avoit été nommé par le département de la Drôme pour aller fédéraliser avec le Midi (5). [BARERE apprend à la convention, que l’agent national de la commune, Payan, est arrêté; que ce scélérat, protégé par Robespierre, qui faisoit périr ceux que l’erreur avoit entraînés dans le fédéralisme, a été nommé par le département de la Drôme pour aller se fédérer avec le département du Gard. Bréard et Ysabeau attestent ces faits. Ce dernier remet sur le bureau 10 adresses fédéralistes, signées de Claude-Payan (6)]. BRIVAL : Citoyens, le président des prétendus Jacobins, sur la demande, et d’après l’arrêté des contre-révolutionnaires qui s’étaient glissés dans cette société, m’a invité de rendre compte de la séance de la convention; arrivé à la tribune, j’ai parlé en ces termes : Des tyrans, des contre-révolutionnaires, vêtus du manteau du patriotisme, voulaient assassiner la liberté; la convention a décrété qu’ils seraient mis en arrestation. Ces représentants sont Robespierre, Couthon, St-Just, Lebas, Robespierre le jeune. Quelle a été votre opinion, me dit le président ? je répondis : Celui qui toujours a voté dans le sens de la Montagne, sous l’assemblée législative et sous l’assemblée conventionnelle, a voté l’arrestation; il a plus fait : il est un de ceux qui l’ont provoquée : et, en qualité de secrétaire, il s’est empressé d’expédier et de signer les décrets. A ces mots j’ai été couvert de huées; j’ai été proscrit de la présente société; on m’a enlevé ma carte. Je suis sorti en leur disant : Je ne suis pas fait pour habiter avec des membres qui chassent ceux qui veulent sauver la liberté. Je viens d’apprendre que la prétendue société avait rapporté son arrêté, et qu’elle avait nommé un commissaire pour me remettre ma carte; je ne la reprendrai qu’après sa régénération. (l) Débats, n° 677, 182, Mon., XXI, 339, J. Mont., n° 93 bis. (2) C. univ., n°940; (3) J. Sablier, n° 1464. (3) Débats, n° 677. (4) Ann. R.F., n° 239. (5) Voir note 1. (6) C. Univ., n° 940 ; J. Fr., n°672; J. Perlet, n° 674. GOUPILLE AU de Montaigu : J’étais au comité de salut public; en sortant quelle a été ma surprise; j’ai vu l’antichambre se remplir de citoyens portant un cordon tricolore; je leur ai demandé ce qu’ils faisaient là; un d’eux m’a demandé à mon tour qui j’étais : « Représentant du peuple », ai-je répondu. Il m’a dit qu’il n’en croyait rien. J’ai montré ma carte. « Eh bien, a-t-il ajouté, je te méprise. Cet individu est celui qui préside le tribunal révolutionnaire en l’absence de Dumas (l) Plusieurs voix : C’est Louvet. GOUPILLEAU : Alors je demande l’arrestation de Louvet. Je demande aussi celle de Fleuriot-Les-cot, maire de Paris; c’est un autre scélérat, qui est nécessairement de la conspiration (On applaudit). FRERON : On assure que Payan et Fleuriot ne sont pas arrêtés. Je demande que le décret d’arrestation soit à l’instant porté contre eux (2). [La Convention décrète l’arrestation de Louvet, substitut du Président du Tribunal révolutionnaire, lequel a commis un attentat sur la personne de Goupilleau de Montaigu (3)]. BILLAUD-VARENNE : Plus les circonstances sont graves, plus les comités ont cru devoir déployer d’énergie. Payan est arrêté depuis 4 heures. Le maire n’est pas encore arrêté; mais sous quelques minutes le conseil général de la commune, qui a levé l’étendard de la révolte, va être investi. (Vifs applaudissements). Plus on a égaré l’opinion publique, plus la Convention, plus les amis de la patrie doivent se féliciter du mouvement contre-révolutionnaire qui se déploie en ce moment. Ce mouvement, organisé depuis 3 mois au sein du gouvernement, et qui devait le perdre, est précisément ce qui sauve la patrie, (on applaudit) (4). [Je vous demande, citoyens, si un autre représentant eût été frappé du décret d’arrestation, les satellites du scélérat Robespierre auraient-ils couru pour le sauver ? Non, certainement ! (On applaudit). Il n’y a que deux manières d’exister : celle de se tenir à genoux comme un esclave, ou celle d’être debout comme un homme (On applaudit) (5)]. Cependant, citoyens, croiriez-vous qu’au mépris des décrets de la Convention, on a mis en état d’arrestation des hommes couverts du manteau de la loi ? Croiriez-vous qu’au mépris de la volonté du peuple, un homme que vous avez frappé d’arrestation, Sijas, cet infernal conspirateur, est en ce moment aux Jacobins à provoquer le peuple; mais le peuple est calme, et il veut la liberté. (Vifs applaudissements). Il est un fait que je ne dois pas vous laisser ignorer. Une compagnie de canonniers, égarée par le scélérat Hanriot, a voulu diriger ses canons contre la Convention (Mouvement d’indignation). La force armée s’y est opposée. (Vifs applaudissements). Il faut savoir prendre des mesures vigoureuses ; il faut savoir mourir à son poste. (Oui, oui ! s’écrient tous les membres, nous le saurons tous ! Les spectateurs (l) Voir note 1. (2) Mon., 339; Débats, 183; J. Mont., n°93bis; C. univ., n° 940. (3) J. Paris, n° 575. (4) Débats, n° 677. (5) Mon., 339. 590 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE applaudissent). Les comités réunis vont vous présenter un rapport avec des mesures capables de sauver la liberté. Elles sont instantes; car ce hardi factieux, cet artificieux conspirateur, qui depuis 6 mois se couvrait du masque de la vertu pour égorger les républicains, est maintenant à la commune. Vous allez entendre le rapport des deux comités. COLLOT prend le fauteuil. LE PRÉSIDENT : Citoyens, voici l’instant de mourir à notre poste : des scélérats, des hommes armés ont investi le comité de sûreté générale et s’en sont emparés (l). [Mouvement d’horreur mais plein d’énergie et de patriotisme (2)]. [Grand mouvement. - Aux armes ! Courons tous ! Vive libres ou mourir ! (3)]. [L’Assemblée se lève en masse et se dirige vers le comité puis elle revient à son poste (4)]. [ - Marchons tous ! - Nous sommes à notre poste, observent plusieurs membres, nous devons y rester (5)]. [GOUPILLEAU : « Que l’on s’occupe des mesures qui doivent sauver la liberté ! Si nous voulons terrasser les conspirateurs, allons plus vite qu’eux » (6)]. [(Les citoyens qui remplissent une partie de la salle et les tribunes s’écrient tous : Allons-y. Ils sortent. (On applaudit) (7)]. B Le département de Paris est admis à la barre. L’orateur: Citoyens représentants, le département de Paris se rend ici pour recevoir vos ordres. LE PRESIDENT : Le devoir du département est d’assurer l’exécution des décrets de la Convention et la tranquillité publique. L’ORATEUR DU DEPARTEMENT : Nous avons écrit à la commune, pour savoir les mesures qu’elle avait prises afin d’assurer la tranquillité publique. Nous attendons sa réponse pour prendre un parti. La Convention renvoie le département aux comités de salut public et de sûreté générale, pour recevoir leurs ordres. [THURIOT prend place au fauteuil]. THURIOT : Pourrait-on douter qu’il y ait une conspiration, d’après ce qui se passe ? Ce matin, avant neuf heures, l’appel était fait, les ordres étaient donnés, la force armée était provoquée contre le Convention. Quel était donc cet accord, si ce n’était celui du crime ? Si le crime triomphe, croyez-vous que dans 24 heures il puisse exister un homme vertueux dans les murs de Paris ? Non, il faut que les hommes vertueux se poignardent ou conduisent les scélérats à l’échafaud, ces brigands (l) Débats, n° 677. (2) C. univ., n° 940. (3 J. Perlet, n° 674. (4 Ann. patr., suppl1 au n° DLXXIV ; Ann. R.F., n° 239. 5) J. Fr., n° 672; F.S.P., n° 389. {6} Ann. patr., suppl1 au n° DLXXTV ; Ann. R.F., n° 239 ; 5 J. S. -Culottes, n° 529. Mention in Mess. Soir, n°708. (7) Moniteur (réimpr.), XXI, 339. Voir P.V., n03 2, 4, 8. qui, s’ils avaient réussi, auraient fait accrocher à leur fenêtre tous ceux à qui il reste encore un degré d’estime publique, et qui auraient fini par dévorer les entrailles des mères de famille. Aimé GOUPILLEAU (l) : J’annonce à la Convention qu’Hanriot vient de s’échapper et qu’on l’emmène en triomphe. (L’Assemblée frémit d’horreur). Elie LACOSTE : Plusieurs des conspirateurs viennent d’être mis en liberté. Robespierre, qui, contre le vœu du comité de sûreté générale, avait été conduit au Luxembourg, a été refusé par l’administration de police qui se trouvait dans cette maison, et qui l’a fait conduire à la commune. Les officiers municipaux l’ont embrassé, l’ont traité en frère, et lui ont dit qu’ils le protégeraient. Ces officiers municipaux sont en rébellion contre les décrets de la Convention. Je demande qu’ils soient mis hors la loi. Cette proposition est décrétée au milieu des applaudissements. Un citoyen, à la barre, annonce qu’il arrive du faubourg Antoine, qu’il a trouvé debout et prêt à combattre pour la Convention. (On applaudit). Un membre annonce qu’Hanriot est sur la place du Palais National, et qu’il y donne des ordres. Toute l’assemblée : Hors la loi ! hors la loi ! La Convention met Hanriot hors la loi. AMAR : Je rentre de dessus la place; j’y ai vu Hanriot cherchant à égarer tous les citoyens, et principalement les canonniers. Je me suis écrié : « Canonniers, déshonorerez-vous votre patrie, de qui vous avez toujours bien mérité ? ». Les canonniers se sont aussitôt tournés de mon côté. Un aide de camp d’ Hanriot me menaçait de son sabre; les canonniers m’ont protégé contre lui. (On applaudit). Eclairons le peuple, et nous braverons tous les dangers (2). [THURIOT : Les conspirateurs sont hors de la loi, il est du devoir de tout républicain de les tuer; le Panthéon attend celui qui apportera la tête du scélérat Hanriot (3)]. [FÉRAUD annonce que les canonniers de poste ont refusé d’obéir à l’ordre du scélérat Hanriot, qui vouloit faire tourner les canons contre la convention. Le capitaine des canonniers vient à la barre, confirmer la même chose (4)]. C VOULLAND : Citoyens, il faut un chef à la garde nationale; mais il faut que ce chef soit un homme à vous, et pour cela il faut le prendre dans votre sein. Les deux comités vous proposent le citoyen Barras, qui aura le courage d’accepter. L’assemblée, au milieu des applaudissements, (l) Goupilleau de Montaigu. (2) Mon., XXI, 339-340; J. Débats, n° 677, 184-185; J. Mont., n° 93 bis. (3 J. Fr., n° 672. (4) J. Sablier, n° 1464. Mentionné par C. Eg., n°709; J. Perlet, n°674; Rêp., n°221; Ann. R.F., n°240; Ann. patr., suppl1 au n° DLXXTV; F.S.P., n°389; J. S.-Culottes, n°529; Audit, nat., n°673; Mess. Soir, n°708; J. Paris, n° 575. Voir P.V., nos 3, 6, 19. 590 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE applaudissent). Les comités réunis vont vous présenter un rapport avec des mesures capables de sauver la liberté. Elles sont instantes; car ce hardi factieux, cet artificieux conspirateur, qui depuis 6 mois se couvrait du masque de la vertu pour égorger les républicains, est maintenant à la commune. Vous allez entendre le rapport des deux comités. COLLOT prend le fauteuil. LE PRÉSIDENT : Citoyens, voici l’instant de mourir à notre poste : des scélérats, des hommes armés ont investi le comité de sûreté générale et s’en sont emparés (l). [Mouvement d’horreur mais plein d’énergie et de patriotisme (2)]. [Grand mouvement. - Aux armes ! Courons tous ! Vive libres ou mourir ! (3)]. [L’Assemblée se lève en masse et se dirige vers le comité puis elle revient à son poste (4)]. [ - Marchons tous ! - Nous sommes à notre poste, observent plusieurs membres, nous devons y rester (5)]. [GOUPILLEAU : « Que l’on s’occupe des mesures qui doivent sauver la liberté ! Si nous voulons terrasser les conspirateurs, allons plus vite qu’eux » (6)]. [(Les citoyens qui remplissent une partie de la salle et les tribunes s’écrient tous : Allons-y. Ils sortent. (On applaudit) (7)]. B Le département de Paris est admis à la barre. L’orateur: Citoyens représentants, le département de Paris se rend ici pour recevoir vos ordres. LE PRESIDENT : Le devoir du département est d’assurer l’exécution des décrets de la Convention et la tranquillité publique. L’ORATEUR DU DEPARTEMENT : Nous avons écrit à la commune, pour savoir les mesures qu’elle avait prises afin d’assurer la tranquillité publique. Nous attendons sa réponse pour prendre un parti. La Convention renvoie le département aux comités de salut public et de sûreté générale, pour recevoir leurs ordres. [THURIOT prend place au fauteuil]. THURIOT : Pourrait-on douter qu’il y ait une conspiration, d’après ce qui se passe ? Ce matin, avant neuf heures, l’appel était fait, les ordres étaient donnés, la force armée était provoquée contre le Convention. Quel était donc cet accord, si ce n’était celui du crime ? Si le crime triomphe, croyez-vous que dans 24 heures il puisse exister un homme vertueux dans les murs de Paris ? Non, il faut que les hommes vertueux se poignardent ou conduisent les scélérats à l’échafaud, ces brigands (l) Débats, n° 677. (2) C. univ., n° 940. (3 J. Perlet, n° 674. (4 Ann. patr., suppl1 au n° DLXXIV ; Ann. R.F., n° 239. 5) J. Fr., n° 672; F.S.P., n° 389. {6} Ann. patr., suppl1 au n° DLXXTV ; Ann. R.F., n° 239 ; 5 J. S. -Culottes, n° 529. Mention in Mess. Soir, n°708. (7) Moniteur (réimpr.), XXI, 339. Voir P.V., n03 2, 4, 8. qui, s’ils avaient réussi, auraient fait accrocher à leur fenêtre tous ceux à qui il reste encore un degré d’estime publique, et qui auraient fini par dévorer les entrailles des mères de famille. Aimé GOUPILLEAU (l) : J’annonce à la Convention qu’Hanriot vient de s’échapper et qu’on l’emmène en triomphe. (L’Assemblée frémit d’horreur). Elie LACOSTE : Plusieurs des conspirateurs viennent d’être mis en liberté. Robespierre, qui, contre le vœu du comité de sûreté générale, avait été conduit au Luxembourg, a été refusé par l’administration de police qui se trouvait dans cette maison, et qui l’a fait conduire à la commune. Les officiers municipaux l’ont embrassé, l’ont traité en frère, et lui ont dit qu’ils le protégeraient. Ces officiers municipaux sont en rébellion contre les décrets de la Convention. Je demande qu’ils soient mis hors la loi. Cette proposition est décrétée au milieu des applaudissements. Un citoyen, à la barre, annonce qu’il arrive du faubourg Antoine, qu’il a trouvé debout et prêt à combattre pour la Convention. (On applaudit). Un membre annonce qu’Hanriot est sur la place du Palais National, et qu’il y donne des ordres. Toute l’assemblée : Hors la loi ! hors la loi ! La Convention met Hanriot hors la loi. AMAR : Je rentre de dessus la place; j’y ai vu Hanriot cherchant à égarer tous les citoyens, et principalement les canonniers. Je me suis écrié : « Canonniers, déshonorerez-vous votre patrie, de qui vous avez toujours bien mérité ? ». Les canonniers se sont aussitôt tournés de mon côté. Un aide de camp d’ Hanriot me menaçait de son sabre; les canonniers m’ont protégé contre lui. (On applaudit). Eclairons le peuple, et nous braverons tous les dangers (2). [THURIOT : Les conspirateurs sont hors de la loi, il est du devoir de tout républicain de les tuer; le Panthéon attend celui qui apportera la tête du scélérat Hanriot (3)]. [FÉRAUD annonce que les canonniers de poste ont refusé d’obéir à l’ordre du scélérat Hanriot, qui vouloit faire tourner les canons contre la convention. Le capitaine des canonniers vient à la barre, confirmer la même chose (4)]. C VOULLAND : Citoyens, il faut un chef à la garde nationale; mais il faut que ce chef soit un homme à vous, et pour cela il faut le prendre dans votre sein. Les deux comités vous proposent le citoyen Barras, qui aura le courage d’accepter. L’assemblée, au milieu des applaudissements, (l) Goupilleau de Montaigu. (2) Mon., XXI, 339-340; J. Débats, n° 677, 184-185; J. Mont., n° 93 bis. (3 J. Fr., n° 672. (4) J. Sablier, n° 1464. Mentionné par C. Eg., n°709; J. Perlet, n°674; Rêp., n°221; Ann. R.F., n°240; Ann. patr., suppl1 au n° DLXXTV; F.S.P., n°389; J. S.-Culottes, n°529; Audit, nat., n°673; Mess. Soir, n°708; J. Paris, n° 575. Voir P.V., nos 3, 6, 19.