SÉANCE DU 1er PRAIRIAL AN II (20 MAI 1794) - N° 1 471 blicains, qu’il est terrible, cet ordre du jour, pour les tyrans ! Us ont résonné, ces mots de justice et de vertu, dans l’âme des traîtres; ils y ont porté l’effroi. Le conseil des tyrans conspirateurs les a entendus, et il en a pâli; il y a vu la perte certaine de ses dernières espérances; il y a vu un nouveau rayon de lumière pour les nations esclaves. Fatigués de ne pouvoir triompher par la force des armes, fatigués de l’insuccès du genre de trahisons qu’ils avoient jusqu’alors salariées, les rois ont cru vaincre enfin le peuple français par le peuple français lui-même, pouvoir tourner contre lui ses propres vertus en les défigurant, ils ont compté assassiner la République en dénaturant par l’exagération ses principes et notre moralité. C’est ainsi que les agents perfides de ces assassins moraux vouloient des ténèbres et de l’intolérance de la superstition, nous conduire aux ténèbres et à l’intolérance de l’athéisme, afin que, dans la confusion de toutes nos pensées, dans l’oubli des vrais et seuls principes conservateurs de la morale et de la République, le vaisseau de l’Etat ne se trouvât plus qu’un vaisseau sans boussole, et que les vents promènent au gré de leurs caprices. Mais la justice et la vertu mises à l’ordre du jour , voilà, citoyens représentans, votre boussole et la nôtre. Qu’ils tremblent maintenant les traîtres, tous les républicains imposteurs, les charlatans en patriotisme, les modérés qui s’imaginent que la vertu aujourd’hui proclamée n’est que son masque dont ils se couvrent, qu’ils tremblent, en un mot, tous ceux qui ne se sentent ni justes, ni vertueux ! La justice veut la mort des méchans; la vertu doit être le cachet du patriotisme, et le complément des qualités républicaines. Sans justice, la révolution n’est qu’un mot; sans vertu, point de République. Le trône royal est tombé; sur ses débris doit s’élever le trône des vertus. Les vertus sont souveraines chez les peuples libres. Le français qui a conquis son indépendance, ne doit plus reconnoître maintenant d’autres puissances que la liberté, l’égalité, la justice et l’Eternel dont elles émanent. » Armand Desbois (présid.), J. Fournial (secrét.). c La Sté républicaine de Rebais, département de Seine-et-Marne, demande que le décret qui ordonne aux représentans du peuple de rendre compte de leur conduite politique, soit étendu à tous les membres des administrations. C’est parce que la probité, dit cette Société, est à l’ordre du jour, qu’il faut connaître et punir les fripons qui se trouvent enrichis aux dépens de la République (1) . d La Société populaire de Terrasson rend hommage à l’énergie de la Convention (2) . (1) Bin, 3 prair. (2) J. Matin, n° 699. e [La Sté popul. d’Amfrevïlle, à la Conv.; 26 flor. Il ] d). « Citoyens représentans, Si les sentimens d’admiration et de reconnaissance que nous éprouvons pour la Convention nationale n’étaient pas portés à leur plus haut période, ses derniers décrets eussent bientôt fait naître en nous ce saint enthousiasme qu’accompagne toujours l’idée d’un Etre suprême de la liberté. En reconnaissant l’immortalité de l’âme, Législateurs, vous vous êtes rendu justice à vous mêmes; vous l’avez rendu à la France entière et comment, témoins de vos travaux, n’eussions nous pas reconnu cette immortalité sans laquelle la vertu et le vice ne seraient que des mots imaginaires ? L’âme du vrai républicain est immortelle comme le Dieu qui la forma; celle du méchant est éternelle aussi, et c’est pour son malheur. Continuez, Législateurs, vos glorieux travaux. Le temps n’est plus où l’on pouvait craindre de ne pas trouver le peuple à la hauteur de ses représentans. Vous êtes dignes de la France et nous sommes dignes de vous. Vive la République ! Vive la Convention nationale ! Vive la Montagne ! » Guillaume Fiquet (présid.), François Louis Sou-ry, André A. Broboc, Jacques Pascal Tetisse, Jean Baptiste Durand, vrai montagnard, Jean Nicolas Saillant, François Soury, P. Guichard, Prévost, Jean Perier, Nicolas Rault, Jaques Enault, Romain Sicaubé, Jean Jacques Durand, Marie-Nicolas Lhuillier fils, Charles Huë, Romain Duval, François Roye, Querray, Lapille, Jean Jacques Duval, Antoine Delà ville (secrét.), Jean Huë frère. f [La Sté popul. de Bagnères-de-Luchon, à la Conv.; s.d.] (2) . «Et nous aussi, représentants, nous admirons avec un enthousiasme républicain vos travaux sublimes, dont les effets assurent le bonheur aux français et font trembler les despotes sur leurs trônes ébranlés. Une nouvelle conspiration ourdie dans les cavernes sourdes de l’astutieuse aristocratie, vient d’être déjouée par votre surveillance... Des scélérats osent encore tenter de nouveaux efforts pour miner la liberté dans ses fondements : mais un rocher formidable s’est détaché de la montaigne sainte, et les a écrasés dans sa chûte. Achevés votre ouvrage, représentants, restés à votre poste, jusqu’au moment où, du haut du mont sacré vous puissiés contempler le grand spectacle des français libres, et des thyrans de l’humanité anéantis. » Gazave (secrét.). (1) C 306, pl. 1153, p. 4. (2) C 306, pl. 1153, p. 14. SÉANCE DU 1er PRAIRIAL AN II (20 MAI 1794) - N° 1 471 blicains, qu’il est terrible, cet ordre du jour, pour les tyrans ! Us ont résonné, ces mots de justice et de vertu, dans l’âme des traîtres; ils y ont porté l’effroi. Le conseil des tyrans conspirateurs les a entendus, et il en a pâli; il y a vu la perte certaine de ses dernières espérances; il y a vu un nouveau rayon de lumière pour les nations esclaves. Fatigués de ne pouvoir triompher par la force des armes, fatigués de l’insuccès du genre de trahisons qu’ils avoient jusqu’alors salariées, les rois ont cru vaincre enfin le peuple français par le peuple français lui-même, pouvoir tourner contre lui ses propres vertus en les défigurant, ils ont compté assassiner la République en dénaturant par l’exagération ses principes et notre moralité. C’est ainsi que les agents perfides de ces assassins moraux vouloient des ténèbres et de l’intolérance de la superstition, nous conduire aux ténèbres et à l’intolérance de l’athéisme, afin que, dans la confusion de toutes nos pensées, dans l’oubli des vrais et seuls principes conservateurs de la morale et de la République, le vaisseau de l’Etat ne se trouvât plus qu’un vaisseau sans boussole, et que les vents promènent au gré de leurs caprices. Mais la justice et la vertu mises à l’ordre du jour , voilà, citoyens représentans, votre boussole et la nôtre. Qu’ils tremblent maintenant les traîtres, tous les républicains imposteurs, les charlatans en patriotisme, les modérés qui s’imaginent que la vertu aujourd’hui proclamée n’est que son masque dont ils se couvrent, qu’ils tremblent, en un mot, tous ceux qui ne se sentent ni justes, ni vertueux ! La justice veut la mort des méchans; la vertu doit être le cachet du patriotisme, et le complément des qualités républicaines. Sans justice, la révolution n’est qu’un mot; sans vertu, point de République. Le trône royal est tombé; sur ses débris doit s’élever le trône des vertus. Les vertus sont souveraines chez les peuples libres. Le français qui a conquis son indépendance, ne doit plus reconnoître maintenant d’autres puissances que la liberté, l’égalité, la justice et l’Eternel dont elles émanent. » Armand Desbois (présid.), J. Fournial (secrét.). c La Sté républicaine de Rebais, département de Seine-et-Marne, demande que le décret qui ordonne aux représentans du peuple de rendre compte de leur conduite politique, soit étendu à tous les membres des administrations. C’est parce que la probité, dit cette Société, est à l’ordre du jour, qu’il faut connaître et punir les fripons qui se trouvent enrichis aux dépens de la République (1) . d La Société populaire de Terrasson rend hommage à l’énergie de la Convention (2) . (1) Bin, 3 prair. (2) J. Matin, n° 699. e [La Sté popul. d’Amfrevïlle, à la Conv.; 26 flor. Il ] d). « Citoyens représentans, Si les sentimens d’admiration et de reconnaissance que nous éprouvons pour la Convention nationale n’étaient pas portés à leur plus haut période, ses derniers décrets eussent bientôt fait naître en nous ce saint enthousiasme qu’accompagne toujours l’idée d’un Etre suprême de la liberté. En reconnaissant l’immortalité de l’âme, Législateurs, vous vous êtes rendu justice à vous mêmes; vous l’avez rendu à la France entière et comment, témoins de vos travaux, n’eussions nous pas reconnu cette immortalité sans laquelle la vertu et le vice ne seraient que des mots imaginaires ? L’âme du vrai républicain est immortelle comme le Dieu qui la forma; celle du méchant est éternelle aussi, et c’est pour son malheur. Continuez, Législateurs, vos glorieux travaux. Le temps n’est plus où l’on pouvait craindre de ne pas trouver le peuple à la hauteur de ses représentans. Vous êtes dignes de la France et nous sommes dignes de vous. Vive la République ! Vive la Convention nationale ! Vive la Montagne ! » Guillaume Fiquet (présid.), François Louis Sou-ry, André A. Broboc, Jacques Pascal Tetisse, Jean Baptiste Durand, vrai montagnard, Jean Nicolas Saillant, François Soury, P. Guichard, Prévost, Jean Perier, Nicolas Rault, Jaques Enault, Romain Sicaubé, Jean Jacques Durand, Marie-Nicolas Lhuillier fils, Charles Huë, Romain Duval, François Roye, Querray, Lapille, Jean Jacques Duval, Antoine Delà ville (secrét.), Jean Huë frère. f [La Sté popul. de Bagnères-de-Luchon, à la Conv.; s.d.] (2) . «Et nous aussi, représentants, nous admirons avec un enthousiasme républicain vos travaux sublimes, dont les effets assurent le bonheur aux français et font trembler les despotes sur leurs trônes ébranlés. Une nouvelle conspiration ourdie dans les cavernes sourdes de l’astutieuse aristocratie, vient d’être déjouée par votre surveillance... Des scélérats osent encore tenter de nouveaux efforts pour miner la liberté dans ses fondements : mais un rocher formidable s’est détaché de la montaigne sainte, et les a écrasés dans sa chûte. Achevés votre ouvrage, représentants, restés à votre poste, jusqu’au moment où, du haut du mont sacré vous puissiés contempler le grand spectacle des français libres, et des thyrans de l’humanité anéantis. » Gazave (secrét.). (1) C 306, pl. 1153, p. 4. (2) C 306, pl. 1153, p. 14.