[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, 4 615 commerce de la commune de Marseille. Barba¬ roux, qui présumait déjà que la conservation d’une agrégation de fédéralistes n’était pas indifférente à ses vues, détermina l’émission d’un décret qui l’autorisait; c’est ce bureau de Commerce qui s’est toujours montré en révolte ouverte contre les décrets de la Convention na¬ tionale. Il n’a point trompé l’attente des fédé¬ ralistes et les espérances qu’ils fondaient sur lui; sa caisse soldait les bataillons qui devaient composer la force départementale et qui ali¬ mentaient les fauteurs du fédéralisme ; c’est dans cette caisse que l’on transporta l’argent qui fut pris à la Monnaie. Ces considérations ont déter¬ miné les citoyens de Marseille à vous demander la suppression de la chambre de commerce de leur commune. J’ai pensé qu’il n’était pas suffisant de consa¬ crer par un décret le vœu des patriotes de Mar¬ seille à cet égard, mais qu’il fallait encore frap¬ per les commerçants orgueilleux qui compo¬ saient le bureau et leur faire rendre un compte sévère des fonds qu’ils avaient touchés. (Suit le projet de décret que nous reproduisons ci-dessus d'après le procès-verbal.) « La Convention nationale, sur la proposition du comité de la guerre [Poultier, rapporteur (1)] décrète que l’uniforme des vétérans nationaux sera composé ainsi qü’il Suit : « Habit bleu national, collet droit et revers écarlate, liseré blanc au collet et aux revers, et écarlate aux parements et sur les antres parties de l’habit; poches en travers; doublure, gilet et culotte blanche; boutons jaunes, empreints, au milieu, d’une pique posée perpendiculairement, surmontée du bonnet de la liberté, au pied deux pistolets en sautoir; le tout entouré de la lé¬ gende : République française ; un chapeau à trois cornes pour coiffure, avec cocarde et plumes tri¬ colores. « Le présent décret sera annexé au décret gé¬ néral sur les habits uniformes de l’armée, qui doit être présenté incessamment à la Convention. « La Convention nationale renvoie âu comité de la guerre la proposition d’un membre (Mer¬ lin {de Thionville ) (2)], sur la nécessité de com¬ biner les trois couleurs dans l’uniforme des trou¬ pes, de manière qu’on puisse distinguer de quelle brigade est un volontaire (3). » Compte rendu du Moniteur universel (4). Poultier, au nom du comité de la guerre. Ci¬ toyens, le peuple français a tellement la royauté en horreur qu’il en poursuit partout les couleurs (1) D’après la minute du décret qui existe aux Archives nationales, carton C 282, dossier 790. (2) D’après les divers journaux de l’époque. (3) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 349. • (4) Moniteur universel [n° 75 du 15 frimaire an II (jeudi 5 décembre 1793), p. 304, col. 1]. D’autre art, le Mercure universel [15 frimaire an II (jeudi décembre 1793), p. 235, col. 2] et V Auditeur na¬ tional [n° 439 du 15 frimaire an II (jeudi 5 décembre et les emblèmes avec un acharnement qui porte le désespoir dans l’âme des royalistes. L’Assemblée constituante avait donné tin plu¬ met blanc et une écharpe blanche aux vétérans de la garde nationale. Le peuple, en respectant ces vieillards soldats, leur a fait sentir qu’il ne voulait plus les voir avec une décoration pros¬ crite : les plumes et l’écharpe blanche sont tom¬ bées à l’instant, et votre comité de la guerre qui s’occupe d’un déoret général sur les habits uniformes de l’armée, a cru devoir répondre au vœu du peuple et des vétérans, en vous propo¬ sant pour ces vieillards respectables l’uniforme suivant ; (Suit le texte du décret que nous avons inséré ci-dessus d'après le procès-verbal.) Merlin propose de différencier les uniformes des brigades, afin que les généraux puissent dis¬ tinguer les volontaires qui manquent ou à la dis¬ cipline, ou qüi se rendent coupables de lâchëté. Sa proposition est renvoyée au comité de là guerre. Le projet présenté par Poultier est adopté, 1793), p. 2] rendent compte, du projet de décret présenté par Poultier dans les termes suivants 1 I. Compte rendu du Mercure universel. Poultier, au nom du comité de la guerre, fait adop¬ ter le décret suivant sur le nouvel uniforme des vé¬ térans nationaux : (Suit le texte du décret que noué avons inséré ci-dessus d'après le procès-verbal.) Merlin (de Thionville), demande que l’on ren4a l’uniforme particulier à chaque bataillon, satts néan¬ moins en changer le fond : Car, dit Merlin, un lâche qui fuit d’un bataillon rentre dans un autre et n’êst pas reconnu ». Cette demande est renvoyée au comité de la guerre. II. Compte rendu de l’ Auditeur national. Poultier, au nom du comité de la güerre, a re¬ présenté que l’écharpe blanche et le plumet blanc, qui ont fait jusqu’à présent partie de runiformè-des vétérans nationaux, ayant choqué les yeux du peu¬ ple, ils ont demandé (sic) un uniforme plus républi¬ cain. En conséquence, le rapporteur a proposé et a fait rendre le décret suivant ; (Suit le texte du décret que nous avons inséré ci-dessus d'après le procès-verbal. ) La dernière partie du décret a été adoptée sur la motion de Merlin (de Thionville ), qui a pré¬ senté les inconvénients qui résultent de la parîaitè ressemblance de l’uniforme actuel de toutes les troupes de la République. Il arrive que dans un combat les lâches s’introduisent dans un bataillon connu par sa bravoure, qu’ils s’y conduisentjtrès mal et parviennent à se soustraire à la surveillance à la faveur de l’uniforme parfaitement semblable. Merlin a demandé une marque différentielle, soit dans le parement, soit dans le collet, soit dans les poches, afin que les bataillons puissent être facile¬ ment distingués entre eux, et par les généraux. ,