[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j « 19 a Nous sommes insensibles à l’ardeur du feu qui nous consume, nous ne songeons qu’à celui qui enflamme nos braves défenseurs pour pul¬ vériser les tyrans couronnés, combattre leurs malheureux satellites et faire triompher la cause de la liberté. Nous faisons retentir les voûtes de nos manutentions par les airs des cantiques patriotiques que nous chantons, et 'Criant : Vive la liberté ! la République, la Con¬ vention nationale et les sans -culottes ! dont nous faisons partie à plus d’un titre. « Fouquet. y> Les sans-culottes de la Société populaire de Narbonne envoient à la Convention nationale les lettres de prêtrise et de vicaire épiscopal de Ga¬ briel Robert, ci-devant prêtre, et maintenant président du comité civil et militaire de cette com¬ mune. Insertion au « Bulletin » (1). j Suit la lettre des sans-culottes de la Société populaire de Narbonne (2). Le citoyen Launeau, procureur syndic du dis¬ trict d’Autun, envoie la croix du fanatique et imbécile Louis le Saint, consacrée par l’orgueil à distinguer une caste sans mérite, Ferdinand Grammond s’en décorant. Les sans-culottes de la Soeiété populaire de Nar¬ bonne nouvellement épurée, à la Convention nationale. « Législateurs, Insertion au « Bulletin » (1). Suit la lettre du citoyen Launeau (2). Le procureur syndic du district d' Autun, au Président de la Convention nationale. « Autun, 13 frimaire, l’an II de la République. « Citoyen Président, « Je t’adresse, conformément à l’arrêté du 'directoire du district d’Autun, la croix du fanatique et imbécile Louis le Saint, consacrée par l’orgueil à distinguer une caste sans mérite. Ferdinand Gramond s’en décorait. « Salut. « V. Launeau. » Extrait des pièces déposées au directoire du district d' Autun. Extrait des registres de la municipalité de Dracy près Conches. Ce jourd’hui 29 septembre 1793, l’an II de la République, en exécution de la loi du 28 juillet dernier, le citoyen Ferdinand Grand-Mont (sic) a déposé à la municipalité de Dracy-les-Conches sa croix dite Saint-Louis et a déclaré n’avoir point de brevet, parce que l’ayant depuis longtemps, on n’expédiait pas de brevet. De tout quoi nous avons dressé le présent procès-verbal et nous sommes soue-signés. Par extrait : Signé : Lebeaü. Vu le procès-verbal d’autre part qui constate le dépôt que Ferdinand Gramond (sic) a fait à la municipalité de Dracy -les-Conches de sa croix dite de Saint-Louis, Le procureur syndic entendu, le directoire arrête que la croix sera envoyée à la Convention nationale. Fait en direotoire le 24 brumaire, l’an II de la République. Signé t Masson, président et P. Bozut, secrétaire . Collationné : P. Bozut, secrétaire. « Vous avez prouvé aux prêtres qu’ils ne sont plus les dispensateurs des biens de l’Eglise, ni les économes des pauvres, qu’ils ne sont plu» liés par aucun vœu d’obéissance, qu’ils sont des êtres absolument passifs, nuis et nuisible» dans le corps civil; vous avez rappelé à la société ces vietimes des préjugés fanatiques qt vous nous avez consolés des maux qu’ils nous ont fait souffrir. « Depuis longtemps, nous nous disions à nous -mêmes : Quoi 1 dans un moment oh l’énergie de la liberté va développer les talents, faire des héros et des sages, où le Français a contracté aux yeux de l’univers l’heureuse obli¬ gation des vertus, par la sanction de l’homme, de citoyen libre, nos prêtres seuls ne seraient ni citoyens, ni libres? An sein même de la liberté, ils seraient privés de ce premier don de la nature, de ce premier bienfait de la soeiété? « Mais le renversement de tous ces principes superstitieux est venu leur prouver qu’ils n’étaient plus que des citoyens, et que le céli¬ bat était un état de mort qui attaquait les générations dans leur cours et montrait l’ingra¬ titude la plus monstrueuse envers la soeiété. « Gabriel Robert, ci-devant prêtre, mainte¬ nant président du comité civil et militaire de cette commune, a été le premier dans notre dis¬ trict qui a reconnu qu’il n’existait d’autre divinité que celle que nous encensons tous les jours : la liberté! « Il a fait hier hommage de ses lettres de prêtrise et de celles de vicaire de l’évêque, en nous priant de les envoyer à la Convention. Il vent n’appartenir qu’à la famille des vrais sans -culottes, il ne veut point qu’on lui reproche de conserver des titres qu’il n’a jamais regardés que comme factices, il ne veut d’autre chaîne que celle de la liberté et de l’égalité. « Recevez dono, législateurs, cette nouvelle preuve du civisme et des vertus de Gabriel Robert, il mérite votre estime et la nôtre; depuis quatre ans, il a été un de ceux qui, dans cette commune, ont le plus contribué à la régé¬ nération des principes républicains, à la destruc¬ tion des abus et au soutien de l’armée des Pyré¬ nées-Orientales. Ce ne sont point des éloges que nous entendons lui prodiguer, c’est la force de la vérité qui réclame en sa faveur. IL n’est pins prêtre, et avec lui nous désirons de (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 27, p. 10. (2) Archives nationales , carton G 283, dossier 811. (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 27, p. 10. (2) Archives nationales, carton G 285, dossier 834 1