[Assemblée natioaale.j ARCHIVES PARLEMENTAIRES. [2 novembre 1790.) 247 TABLEAUX des expériences solennelles faites en 4788 par les plus habiles essayeurs , en présence de neuf commissaires , eh exécution d'un arrêt du conseil d’Etat du roi, du premier mars 1788, pour constater le véritable titre commun des louis fabriqués depuis le mois de janvier Î726 jusqu'au mois d’octobre 1785. Note G. PREMIER TABLEAU. Essais faits sur sept lingots d'anciens louis. Résultat. — Doüc 7 lingots ont donné 4 résultats de 18, 2 de 17 ël üh de 16, ce cfui fait 122/322, qu’il faut divi-er par 7, et l’on ale titre commun de 21 karats 17/32 3/7. Dans tous les procès-verbaux d’experts, lorsque de cinq experts trois sont d’iirl avis, et deux seulement H’ütt autre, c’est l’avis dés trois qui fait pencher la balancé. D’après ce principe incontestable, le résultat des expériences dé ce tableau est que les louis frappés depuis 1726 Savaient, pris en masse, que 21 carats 17/32 de fin. Ce résultat ayant démenti les assertions que la Cour des monnaies et le sieur Des Rotours avaient imprimées et répandues, M. Thévenin, premier président de la cour des monnaies, demanda qu’on procédât à de nouvelles expériences, dont voici le résultat : Second Tableau. 248 [Assemblée nalionale.J ARCHIVES PARLEMENTAIRES. [2 novembre 179ü.] SECOND TABLEAU. Essais faits en vertu de la délibération de MM. les Commissaires. Résultat. — Donc les louis frappés à la monnaie de Paris, en l’année 1726, n’étaient qu’au titre de 21 karats 14/32. Ceux de 1726 à 1757 n’étaient qu’à 21 karats 16/3*2. Ceux de 1757 à 1785 étaient de 21 karats 20/32. Donc aussi la masse de ces louis donnait en détail et en gros un titre commun de 21 karats 17/32. Donc enfin la masse des anciens louis de la monnaie de Paris était de 32/32 au-dessous du titre. Donc les louis des autres monnaies avaient rigoureusement le même vice que ceux de la monnaie de Paris, c’est-à-dire que véritablement les anciens louis n’étaient pas au titre, et qu’ils n’étaient qu’à 21 karats 17/32. N. B. 1° Je n'ai point eu égard, dans les résultats aux demi trente-deuxièmes, non seulement parce que cela a été inusité jusqu’à ces derniers temps que l’ignorance la plus crasse, cachée sous le masque de la morgue, s’est parée de quelques plumes de la science; mais singulièrement parce que rien n’a été plus absurde que l’ordre donné aux essayeurs d'opérer à un demi-trente-deuxième près. On peut concevoir la division incalculable du point mathématique, mais la division physique du poids de la pesanteur d’un grain d’orge en 128 parties est impossible, improposable ; 2° Quand même on aurait eu égard à ces demi-trente-deuxièmes, ou n’aurait pas eu sur la masse totale ce demi-trente-deuxième de plus; 3° Ceux qui voudront connaître plus particulièrement ces expériences, et la manière dont il y a été procédé, peuvent recourir à YEssai préliminaire ou Observations historiques, politiques , théoriques et critiques sur les monnaies , qui se trouvent chez N von le jeune, libraire, place des Quatre-Nations." Post-scriptum ou observations sur une brochure apologétique de M. Solignac. C’est au moment que la question sur les monnaies est ajournée, que je reçois la réponse de M. Solignac aux observations que fai faites il y a un mois, relativement à sa brochure sur l'essai de la proportion de l'or à l'argent , que l’on nous vantait comme un chef-d'œuvre monétaire. Notons encore une fois, et pour la dernière, les infidélités et les erreurs de l’irascible M. Soii-gnac. Il a divisé son nouvel œuvre en cinq chapitres : chapitre des assertions , chapitre des contradictions , chapitre des fausses conséquences , chapitre des suppositions fausses, chapitre des atrocités. Heureusement tous ces chapitres-là composent quatorze pages; et comme rien n’est prouvé dans ces quatorze pages, on aurait pu les réduire à quatorze lignes, c’est-à-dire à ce qu’exigeait l’erreur (1) de calcul qu’il ajus-(1) Je pourrais dire comment cette erreur a été faite sur les épreuves mêmes de mon pamphlet : mais qu’importe au public ?