106 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE 15 Les membres composant le comité Révolutionnaire de La Bassée, district de Lille, département du Nord, écrivent à la Convention nationale que les aristocrates, les modérés et les fanatiques relèvent avec audace leur tête hideuse, et tournent à leur profit la chûte du dernier tyran, en traitant de ses agens les patriotes de bonne-foi qu’ils insultent et menacent; que tous les aristocrates détenus se disent aujourd’hui victimes de Robespierre. Ces citoyens, en cessant leurs fonctions, assurent la Convention de leur dévouement à la cause de la liberté, l’invitent à rester à son poste et à conserver son énergie. Insertion au bulletin, et renvoi au comité de Sûreté générale (19). 16 La société populaire de Fresnay-sur-Sarthe [ci-devant Fresnay-le-Vicomte, Sarthe], adresse ses vœux à la Convention nationale, pour obtenir son assentiment sur les grandes vues d’intérêt public proposées par la société populaire d’Alençon, pour la jonction de la Manche et de l’Océan, par le moyen d’un canal artificiel qui serviroit à la communication de l’Orne et de la Sarthe; elle observe que les ressources de la République sont infiniment au-dessus des obstacles qu’il présente au premier aspect. Mention honorable, insertion au bulletin, renvoi au comité des Travaux publics (20). 17 La société populaire de Tournon-la-Montagne [ci-devant Tournon-d’Agenais], district de Villeneuve, département de Lot-et-Garonne, félicite la Convention et l’invite à rester à son poste, parce que, accoutumée à faire avorter et à déjouer les factions, elle saura conduire le vaisseau de l’Etat au port; elle annonce que, voulant concourir à anéantir la domination tyrannique de l’Angleterre, elle a ouvert une souscription qui a produit une somme de 2 500 L, dans l’instant même où la Convention faisoit disparoître les conspirateurs. Mention honorable, insertion au bulletin (21). (19) P.V., XLVI, 130. Bull., 7 vend. (20) P.V., XLVI, 130. Bull., 7 vend. (21) P. V., XLVI, 131. Bull., 10 vend, (suppl.); C. Eg., n” 776. [La société populaire de Tournon-la-Montagne à la Convention nationale, le 10 fructidor an II] (22) Citoyens représentans, Ils ne sont plus les conspirateurs qui vou-loient détruire l’unité de notre république ; votre zèle tous les jours plus ardent pour opérer le bien public a dévoillé leurs complots liberti-cides; et votre énergie en faisant tomber ces têtes criminelles, sous le couteau vengeur, a délivré la patrie de ces nouveaux ennemis. Grâces étemelles vous en soient rendues, dignes représentans : restés à votre poste, accoutumés à faire avorter et à déjouer les factions, qui mieux que vous saurait conduire le vaisseau de l’état au port où il n’est pas encore arrivé, et consolider l’édifice majestueux de notre liberté. Quoique l’éloignement nous ait privé de partager avec nos frères de Paris le glorieux avantage d’exposer nos jours pour sauver les vôtres, et pour défendre la liberté de la patrie, vous n’avés pas moins été l’objet de notre sollicitude et nous travaillions aussi pour le salut de cette mère commune. L’administration de notre département a dit à ses administrés : la république française doit anéantir la domination tyrannique de l’Angleterre sur le continent ; mais la république française manque de vaisseaux, il faut que nous lui en fournissions un tout armé et équippé. La société populaire de Toumon-la-Montagne a fait aussitôt dans une de ses séances, une souscription de deux mille cinq cent livres et ce dans le même temps où vous faisié tomber la tête des conspirateurs. Invités, citoyens représentans, toutes les sociétés populaires de la république à ouvrir un registre de souscription pour fournir un vaisseau par département. Bientôt les esclaves de Georges seront anéantis. Le tyran lui-même sera renversé de son throne, Pitt et ses infâmes complices, trouveront sur l’échaffaud la peine due à leur scélératesse ; et en donnant la liberté à cette partie de l’univers asservie, vous aurés fait un pas de plus vers le terme de vos glorieux travaux, allors nous répéterons comme aujourd’huy, ce vœu le plus ardent de nos cœurs : vive la Convention nationale. Izicou, président, Bourrât, secrétaire. 18 Les représentans du peuple près les ports et côtes de Brest et Lorient écrivent, le 4ème jour des sans-culottides, que les sans-culottes composant le premier bataillon de la Réunion, voulant concourir à la reconstruction du vaisseau le Vengeur , leur ont remis la somme de 671 L 5 s, qu’ils (22) C 321, pl. 1350, p. 8.