[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. { 0? «iyôse an II 283 I iô ci0cenU)r6 î/yj avait reçue en sa qualité de député à l’Assem¬ blée constituante. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Suit le document (2). « Mandataires du peuple, « Les députés de la Société populaire de Pont-à-Mousson, présents à votre barre, offrent à la Convention nationale, au nom du citoyen Viard, leur concitoyen, la médaille du 4 août 1789 qu’il avait reçue en qualité de député à l’Assemblée constituante, et vous prient d’en agréer l’hom¬ mage. « L. Perrin; J.-D. Salle; Le Lorrain. » Les citoyens de Saint-Riquer-Esplairs [Saint-Riquier-es-Plains], offrent à la patrie la somme de 61 liv. 2 s., d’une croix d’or et de son cœur. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (3). Extrait du registre établi four recevoir les dépôts qui seront faits par les citoyens de notre com¬ mune pour le service de la patrie, le 29 bru¬ maire, l’an II de la �République française, une et indivisible (4). Ce jourd’hui 29 brumaire, nous maire et offi¬ ciers municipaux étant assemblés au lieu ordi¬ naire de nos séances, S’est présenté le citoyen Pierre Danvy, offi¬ cier municipal et cultivateur en notre commune, lequel nous a fait dépôt d’un louis en or de 24 li¬ vres pour être employé en l’habillement des soldats qui sont destinés à la défense de la pa¬ trie. S’est aussi présentée la citoyenne Marie-Anne Duval, son épouse, qui nous ont aussi déposé une pièce valant 6 livres, portant la face du tyran, avec une croix et son cœur en or, pour être employés à la même destination, et, pesant un gros et demi 23 grains. Signé : François Pierre, maire. S’est aussi présentée la citoyenne Marie-Rose Danvy, sa fille, laquelle nous a déposé trois écus de trois livres pour être aussi employés à l’ha¬ billement des défenseurs de la patrie. Signé : François Pierre, maire. S’est encore présenté ledit citoyen Pierre Danvy pour et au nom de son fils Pierre-Bar - thelemy Danvy, actuellement et depuis le mois d’octobre 1792, aux armées, volontairement, ayant été pris par les Autrichiens lors de la trahison de Dumouriez et pour le moment dans (1) Procès-verbaux de la Convenüon, t. 28, p. 96. (2) Archives nationales, carton C 287, dossier 865, pièce 12. En marge de l’original, on lit la note sui¬ vante : « Reçu la médaille, le 5 nivôse, Ducroisi ». (3) Procès-verbaux de la Convention, t. 28, p. 96. (4) Archives nationales, carton C 287, dossier 865, pièce 11. le canton de Vasincourt, près Guise, en qualité de sergent-major de la cinquième compagnie du dixième bataillon de la Seine-Inférieure, an camp de la Boucherie, lequel pour et au nom de son dit fils nous a déposé une pièce de 3 liv., qua¬ tre pièces de 12 sols et onze pièces de 6 sols, le tout en argent, que ledit son fils avait dans son armoire et dont il l’a chargé de faire don à la patrie et pour la même destination. S’est présenté le citoyen Jacques Danvy, cul¬ tivateur en cette commune, lequel a déposé deux écus de 3 livres et une pièce de 24 sols qu’il nous a déclaré destiner au même usage. S’est enfin présenté le citoyen Louis-Philippe Bourienne, toilier en cette commune, et ayant un frère employé volontairement au service de la patrie, lequel nous a déposé une pièce de 15 sols et une de 6 sols pour être aussi em¬ ployées au même service que ceux-ci-dessus. Ce jourd’hui 21 frimaire, l’an II de la Répu¬ blique, une et indivisible, s’est présenté le citoyen François Pierre, maire de notre commune, lequel a déposé à notre bureau deux pièces de 24 sols et une pièce de 30 sols, le tout en argent, des¬ tinés pour l’habillement des défenseurs de la patrie. Ce jourd’hui 21 frimaire, l’an II de la Répu¬ blique française, une et indivisible. Je soussigné Prino-Thimotée Barre, greffier de ladite municipalité de Saint-Riquier, dépose à notre bureau un assignat de 25 sols pour servir pour l’équipement des citoyens qui sont enrôlés à la défense de la patrie. François Pierre, maire de Saint-Biquier-ès-Plains; Barre, secrétaire. Je, secrétaire-greffier de la municipalité de Saint-Riquier-ès-Plains, certifiele présent extrait véritable et tiré mot' à mot dudit registre. A Saint-Riquier-ès-Plains, le 22 frimaire, l’an Il de la République française, une et indivisible. Barre, secrétaire. Les citoyens composant la Société populaire de Gany déposent sur l’autel de la patrie une boîte contenant 780 liv. 2 s. en numéraire, 295 liv. 15 s. en assignats, 3 marcs 7 gros de matière d’ar¬ gent, 1 gros 31 grains de matière d’or, 1 once 2 gros d’épaulettes en or, et 1 marc 7 onces d’épaulettes en argent. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Suit l’adresse lue par la citoyenne Yger au nom de la Société populaire de Cany (2). La citoyenne Yger, députée par la Société popu¬ laire de Cany, à la Convention nationale. « Je viens, au nom de mes concitoyens com¬ posant la Société populaire de Cany, déposer sur l’autel de la patrie cette boîte contenant 780 li¬ vres 2 sols en numéraire, 295 livres 15 sols en (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 28, p. 96; la citoyenne Yger fut admise à la barre [Bulletin de la Convention du 6 nivôse an IX (jeudi 26 décem¬ bre 1793)]. 2) Archives nationales, carton C 287, dossier 865, pièce 5. 284 [Convention nationale.] assignats, 3 marcs 7 gros de matières d’argent, 1 gros trente un grains de matières d’or, 2 marcs une once 2 gros d’épaulettes en or et un marc 7 gros d’épaulettes en argent, produit de leurs offrandes civiques, avec l’état détaillé de ces dons et autres consistant en remise de pension, traitement, toile, chemises, souliers, sabre, cuir, et du nom de ceux qui les ont faits. Je n’abu¬ serai point de vos moments, ils sont précieux, je sais que vous les devez tous au bonheur du peuple. « Vous apprendrez cependant avec plaisir que l’esprit public a fait d’étonnants progrès dans notre commune depuis que les patriotes sont enfin parvenus à y établir une Société populaire. Que ne puis-je vous retracer ici l’intéressant ta¬ bleau de ses premières séances, vous y verriez avec quel enthousiasme les citoyens de tout âge et de tout sexe se sont empressés de contribuer, chacun selon ses facultés, aux besoins de la patrie et de ses généreux défenseurs; vous y verriez les souliers, les chemises, le vieux linge, la char¬ pie, les assignats, les écus, les jetons, les bou¬ cles, les bagues, les pièces de mariage pleuvoir de toutes parts sur le bureau. Plusieurs citoyens ont accompagné leurs dons de l’expression des vœux ardents qu’ils formaient pour la prospé¬ rité de la République; d’autres regrettaient de ne pouvoir faire de plus grands sacrifices à la liberté. Une citoyenne, arrachant ses boucles d’oreilles, en les déposant, dit : « Il ne faut à « une républicaine d’autre parure que la vertu; « je veux qu’elles soient converties en achat d’un « sabre pour couper les oreilles de Pitt. » Un autre arrachant ses busqués (sic) d’argent y joint sa pièce de mariage et un louis d’or à l’effi¬ gie du tyran, les dépose et demande que le tout soit passé au creuset et le produit converti en achat d’un sabre pour couper la tête de Cobourg. Un citoyen et son épouse déposent une somme en numéraire pour avoir un sabre à deux tran¬ chants, un côté pour couper la tête de Georges Dandin, et l’autre pour ébrancher Cobourg. Leurs enfants réunissant leurs petites offrandes ont dit, en les remettant au Président : « Nous « désirons que cette somme serve à acheter des « prunes dont nos braves volontaires feront ca-« deau aux satellites du despotisme. » Un enfant de huit ans dépose 6 livres pour celui qui cou¬ pera la tête du tyran prussien et ajoute : « Cet « argent m’a été donné pour mes menus plaisirs ; « il ne changera pas de destination. En est-il un « plus doux que celui de servir son pays et l’hu-« inanité? Je serai trop heureux si j’ai contribué « à délivrer la terre d’un tyran. » « Représentants du peuple, encore un mot: Permettez à une vraie sans-culotte de vous dire que les sans-culottes triomphent dans la com¬ mune de Cany, que des enfants s’y lèvent dès 5 heures du matin pour faire de la charpie et que nos jeunes républicains ne chantent plus que des hymnes civiques et guerriers. « Quant à nos prêtres, je ne vous en dirai rien, nous ignorons s’ils veulent encore abdiquer leur charlatanisme, mais qu’ils se déprêtrisent ou non, que nous importe, puisque nous sommes nous mêmes entièrement déprêtrisés. « Représentants du peuple, les habitants de Cany font depuis quelques jours des pas de géants vers leur entière régénération. Us vont redoubler d’efforts pour donner l’impulsion à tout le district et allumer le feu révolutionnaire dans ces froides contrées et ils osent vous assu-5 nivôse an II 25 décembre 1793 rer par mon organe qu’ils seront bientôt dignes de vous et de la République. » Fouet Yger. « Ma mission ne se borne pas là, citoyens lé¬ gislateurs. Je suis encore chargée par plusieurs sans-culottes de la eommune de Saint-Riquier ès-Plains, voisine de celle de Cany, de déposer sur l’autel de la patrie d’autres offrandes en numéraire, croix d’or et assignats mentionnés en un procès-verbal que je. dépose sur votre bu¬ reau. Je vous observe qu’elles partent presque toutes d’une même famille et notamment d’un de nos braves défenseurs, sergent dans le 10° ba¬ taillon de la Seine-Inférieure. J’en demande pour la notoriété de leur patriotisme et pour ma dé¬ charge, l’insertion au Bulletin. « Fouet Yger. » Etat des dons faits à la patrie et à ses défenseurs aux séances de la Société populaire de Cany, département de la Seine-Inférieure, par les ci¬ toyens ci-après (1) : A la pairie pour les frais de la guerre. Séance du 20 brumaire. Par Dégénetais, gendarme de Cany, 12 liv. 12 s. Dubosc, maître des postes de Cany, 6 chemi¬ ses, 6 paires de souliers et 300 livres qui lui sont dues par le département et le district. Séance du 25 brumaire. Collard, secrétaire de la commune, pour les familles indigentes, 12 livres; de plus il a aban¬ donné Il à 12 pistoles de pension qui lui est due par la nation tant pour son service mili¬ taire qu’en qualité d’employé de la régie sup¬ primée. François Baudry, de Saint -Laurent, 12 che¬ mises. Delahalle, greffier du tribunal, une paire d’é¬ paulettes en or. Séance du 27 brumaire. Saunier, ci-devant vicaire déprêtrisé. ,12 che¬ mises et 24 livres en numéraire, une paire de boucles d’argent à souliers et une à jarretière. Guillaume Cherfils et ses enfants, 22 liv. 4 s. Lorin, de Cany, 14 liv. 5 s. La citoyenne Dubosc, 12 livres. La femme Groteste, commis au district, 6 li¬ vres, plus sa pièce de mariage. Dégénetais, 22 liv. 10 s. pour être échangés contre assignats. Dominique Fouet, une pièce d’argent à l’effi¬ gie du tyran, ayant servi de pièce de mariage à sa mère. L’épouse du citoyen Yger et ses enfants, en or et en argent, 37 liv. 7 s., plus une piastre et une paire de crochets d’argent, le tout pour passer au creuset pour acheter du produit un sabre pour couper la tête de Cobourg. (1) Archives nationales, carton C 287, dossier 865, pièce 6. ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j