[Assemblée nationale.) ARCHIVES PARLEMENTAIRES. [27 janvier 1791. J réduit, au mois de septembre 1789, à raison des circonstances, savoir : pour les villes à 3 livres et pour les campagnes, à 2 1. 10 s., il se trouve que, la vente de l’eau-de-vie fixée à ce prix, il y a aujourd’hui, par l’effet de l’augmentation de cette denrée, une perte d’un sol pour celle vendue dans les villes, et 11 sols pour celle vendue dans les campagnes, non compris les frais de régie. « 5° Que les choses peuvent d’autant mieux subsister dans cet état que, par un décret du 22 décembre dernier, il a été ordonné que la perception des octrois continuerait d’avoir lieu jusqu’à l’organisation très prochaine des nouveaux impôts; en conséquence, l’Assemblée nationale décrète : « 1° Que, par les administrateurs du directoire du département, il sera incessamment procédé à une taxe d’augmentation telle qu’ils le jugeront convenable dans leur sagesse et leur prudence. « 2° Que, sur le produit des impôts, qui, par une suite de la nouvelle organisation, devraient êtresupportés par le département du Pas-de-Calais, il sera fait état audit département du montant de ce qui aura été versé dans le Trésor public, provenant de l’octroi sur les eaux-de-vie, sauf, après la nouvelle perception, à régler la somme qui devra rentrer au Trésor public pour compléter et compenser celle qui aurait du y être versée. « 3° Les régisseurs, d'après la nouvelle taxe, percevront l’octroi sur l’eau-de-vie, à charge d’en rendre compte de clerc à maître, à dater de la nouvelle perception; à l’égard de celle antérieure il sera procédé au règlement de l’indemnité due fiuxdits fermiers, conformément au décret du 16 novembre dernier, dans le courant de février pour tout délai; lesdits régisseurs, sur les perceptions à faire, continueront d’acquitter, sans retranchement ni réduction, les sommes duesaux différentes villes du département. » (Ge décret est adopté.) M. I�ebrun, au nom du comité des finances, expose que, sur une fausse interprétation du décret, on a supposé, dans quelquesdépartements, que les rentes dues par les particuliers aux ci-devant évêchés, archevêchés, bénéfices, étaient éteintes et supprimées comme les rentes dues aux-dits bénéficiers sur le ci-devant clergé et sur le revenu de l’Etat. Il propose, en conséquence, un projet de décret proscrivant cette erreur. Un membre fait observer qu’il n’est pas besoin de décret pour cela et qu’une simple mention dans le procès-verbal suffira. (L’Assemblée adopte cette motion et ordonne que Ja mention sera faite dans le procès-verbal.) M. de Ulontesqulou, au nom du comité des finances. Messieurs, le comité des finances s’occupe de présenter incessamment à l’Assemblée les détails les plus étendus et les plus précis sur les dépenses publiques, et, par conséquent, sur les fonds nécessaires pour 1791. Mais il a cru, préliminairement à ce travail, devoir vous soumettre quelques observations sur la forme des aperçus de comptes qui sont demandés au Trésor public. L mande qu’on nous laisse vendre le produit de nos bestiaux à qui et quand bon nous semblera ; la liberté la plus entière sera-la meilleure preuve d’encouragement pour l’agriculture. (L’article du comité est adopté.) M. Malouet. Je demande pardon à l’Assemblée si j’interromps la discussion; mais j’apprends tout à l’heure que l’on investit la maison de M. dt-Glermont-Tunnerre. {Murmures.) Si la liberté n’est pas un vain mot, si la Con-titution est quelque chose, je demande que l’on envoie du secours à la maison de M. de Clermont. {Murmures). Plusieurs voix : L’ordre du jour! M. Malouet. Voilà l’effet qui éloigne tous les honnêtes gens de la Constitution I Je viens vous dénoncer les suites horribles des dénonciations calomnieuses ..... M. Babey. Parlez modérément et l’on vous écouteia. M. ASn jouet... des dénonciations calomnieuses» qui souillent la tribune de l’Assemblée nationale. M. de Clermont-Tonnerre vient d’être averti par un billet que sa maison était investie et qu’on l’attaquait; je demande si l’A-semblée peut être indifférente sur cette répétition épouvantable de scènes et d’actes qui déshonorent la Révolution. Je demande si elle ne doit pas protection non seulement à un de ses membres, mais à tout citoyen qui réclame la force publique contre la violence des séditieux, qui se déploie seule impunément depuis trop longtemps dans le royaume. Je demande que M. îe president prenne dans l’instant les voix pour obtenir de l’Assemblée un dénet qui rende la municipalité responsable. {Murmures.) M. Goupil de Préfeln. Il y déjà une loi qui, dans ces sortes d’événements, rend les municipalités responsables , je demande qu’on passe à l’ordre du jour. M. lïaîouet. Ces scènes de férocité sont la suite d’une lettre sortie du club des Jacobins (4), (1) Voici les propres termes de cette lettre; elle est adressée à toutes les sociétés correspondantes du club. Nous l’empruntons au journal Y Assemblée nationale, n° 538: « Frères et amis, « On pourrait peut-être égarer les citoyens de vos contrées par le récit d’un très petit événement qui s’est passé à La Chapelle, banlieue de Paris, aujourd’hui lundi 24 de ce mois ; on pourrai: vous dire que la chose publique est en danger. Ne le croyez pas ; cependant notre sollicitude pour tout ce qui intéresse la patrie, nous engage à vous écrire, afin de vous rassurer sur les alarmes qu’on cherche à répandre dans l’âme de tous les citoyens. Quelques chasseurs, préposés à la garde des barrières, out, dans une dispute assez vive, tué et blessé dix ou douze personnes, sous le