228 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE République une et indivisible, vive la Montagne, vivent les bons Montagnards. Tels sont les cris, tels sont les vœux redoublés que profondément indignée de la nouvelle conjuration, la Société populaire de Castellane pousse du fond du cœur et que les échos des montagnes qui l’environnent multiplient à l’envie. Mais ce n’est pas à des vaines paroles que se borne son zèle patriotique et républicain, elle jure cette guerre meurtrière, cette vengeance terrible et le salut de la Convention nationale. Elle le jure sur l’autel de la patrie et son serment solennel et inviolable, durera autant de temps qu’il y aura des tyrans, des despotes, des esclaves et d’infâmes conspirateurs. Ses bras, nerveux quoique apesantis par les précieux travaux de la culture, se lèveront en masse et ne cesseront de frapper fort, que jusqu’à ce que la représentation nationale aura affermi cette liberté glorieuse, cette égalité naturelle qui en faisant le bonheur de la nation française fait l’admiration générale de tous les peuples de l’univers. Oui, représentants, magnanime merveille du siècle, ornement du monde entier, notre sang ne coule dans nos veines que pour être versé pour une belle cause. Notre frontière sera inexpugnable, nous ne souffrirons jamais que les lâches piémontais et les vils esclaves leurs auxiliaires viennent souiller de leur indigne présence notre terre sacrée de la liberté et de l’égalité. Mais, veuillez, sainte Montagne, être en permanence à votre poste éclatant, continuez vos glorieux travaux, que tous les Français se lient et se serrent comme nous autour de vous; les despotes seront anéantis, les conspirations déjouées, les têtes criminelles des conspirateurs, des contre-révolutionnaires, des traîtres continueront à tomber sous la hâche fatale de la loi et la patrie sera enfin sauvée. » Boitroux, Emeru. 9 La Société populaire de Crest félicite la Convention... (1) . h [La comm. de Layrac, à la Conv .; 3 flor. II] (2). « Citoyens représentans, A peine le bruit de l’affreuse conjuration ourdie contre la Convention nationale a percé jusqu’à nous, que nous avons frémi d’horreur et d’indignation : le cri de mort aux tyrans, aux despotes coalisés, aux intrigants, aux traîtres et aux conspirateurs, se faisait entendre depuis longtemps dans notre commune, mais à la nouvelle de cette conspiration inouie, le cri de vengeance a retenti dans tous les cœurs des vrais républicains. Que ces antropophages qui ne respirent que le sang de la représentation nationale, qui veulent égorger le peuple, allumer la guerre civile et faire revivre le despotisme et la tyrannie, après avoir assouvi leur rage, leur scélératesse; que ces monstres disparaissent, qu’ils périssent, qu’ils soient anéantis. (1) B1”, 22 flor. (2) C 302, pl. 1096, p. 28. Représentants du peuple, nous vous en conjurons, au nom de la patrie, au nom du peuple français dont le salut vous est confié, faites respecter la souveraineté, l’autorité nationale que ce même peuple a remis en vos mains; sévérité, rigueur, inflexibilité, surtout envers ces Catilina modernes que veulent assassiner la patrie, en s’abreuvant du plus pur sang qu’elle renferme, et rendre vos salutaires décrets sans force et sans vigueur. Nous voudrions pouvoir vous exprimer, citoyens représentants, avec quel transport de joie nous applaudissons aux mesure sages et vigoureuses que vous avez prises dans une crise si terrible, pour sauver de nouveau le peuple, nous y adhérons de cœur et vous assurons que nous sommes prêts à verser jusqu’à la dernière goutte de notre sang pour vous soutenir. Fidèles à nos serments, nous vous jurons de nouveau fidélité, vos lois seront exécutées et nous annonçons à tout l’univers que la Convention est la sauvegarde de la liberté publique. Soyez convaincus que nous sommes prêts à mourir plutôt que de souffrir que des intrigants, des despotes viennent mettre le peuple dans des fers et lui enlever une liberté qu’il a conquise au prix de son sang, et pour la conservation de laquelle il doit faire chaque jour de nouveaux efforts et déployer son courage et son énergie pour exterminer les ennemis de l’unité et l’indivisibilité de la République. Vive la Convention, vive la Montagne, périssent les traîtres, les intrigants, les anarchistes, les fédéralistes et tous les ennemis de l’ordre et des lois. Quant à nous qui en serons toujours les rigides observateurs, s’il existait dans notre commune des êtres assez lâches et assez pervers pour oser attenter à la souveraineté du peuple, ils seront scrupuleusement surveillés et punis sans ménagement. S. et F. » Bordes, Depau, Berniot, Tapponnel, Durand, Poissin, Barraslin, Marrasse, Dargein, Ol-liernot, Marrasse, Bordes, Garrié, Vilarnau, Sarramiac, Despau, Narat, Larrat [et 1 signature illisible]. i [La Sté popul. d’Amboise, à la Conv.; 1er flor. II] (1). « Représentants du peuple, C’est à présent qu’il n’est plus permis de douter du succès de la cause de la liberté et de l’égalité, puisqu’après avoir livré au glaive de la loi, des conspirateurs d’autant plus dangereux qu’ils avaient usurpé une grande réputation de patriotisme vous avez pris des mesures pour empêcher que les conspirations ne se renouvellent et faire punir tous les traîtres. Votre décret du 27 germinal sur la police générale de la République a été reçu parmi nous avec transport : nous y voyons les éléments d’un gouvernement qui doit nous conduire à la défaite des esclaves armés contre nous au dehors, et à la ruine totale des ennemis intérieurs, et par conséquent au bonheur : car le bonheur est là, il est à l’achèvement de la révolution et à l’éta-(1) C 303, pl. 1111, p. 13; J. Fr., n° 595. 228 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE République une et indivisible, vive la Montagne, vivent les bons Montagnards. Tels sont les cris, tels sont les vœux redoublés que profondément indignée de la nouvelle conjuration, la Société populaire de Castellane pousse du fond du cœur et que les échos des montagnes qui l’environnent multiplient à l’envie. Mais ce n’est pas à des vaines paroles que se borne son zèle patriotique et républicain, elle jure cette guerre meurtrière, cette vengeance terrible et le salut de la Convention nationale. Elle le jure sur l’autel de la patrie et son serment solennel et inviolable, durera autant de temps qu’il y aura des tyrans, des despotes, des esclaves et d’infâmes conspirateurs. Ses bras, nerveux quoique apesantis par les précieux travaux de la culture, se lèveront en masse et ne cesseront de frapper fort, que jusqu’à ce que la représentation nationale aura affermi cette liberté glorieuse, cette égalité naturelle qui en faisant le bonheur de la nation française fait l’admiration générale de tous les peuples de l’univers. Oui, représentants, magnanime merveille du siècle, ornement du monde entier, notre sang ne coule dans nos veines que pour être versé pour une belle cause. Notre frontière sera inexpugnable, nous ne souffrirons jamais que les lâches piémontais et les vils esclaves leurs auxiliaires viennent souiller de leur indigne présence notre terre sacrée de la liberté et de l’égalité. Mais, veuillez, sainte Montagne, être en permanence à votre poste éclatant, continuez vos glorieux travaux, que tous les Français se lient et se serrent comme nous autour de vous; les despotes seront anéantis, les conspirations déjouées, les têtes criminelles des conspirateurs, des contre-révolutionnaires, des traîtres continueront à tomber sous la hâche fatale de la loi et la patrie sera enfin sauvée. » Boitroux, Emeru. 9 La Société populaire de Crest félicite la Convention... (1) . h [La comm. de Layrac, à la Conv .; 3 flor. II] (2). « Citoyens représentans, A peine le bruit de l’affreuse conjuration ourdie contre la Convention nationale a percé jusqu’à nous, que nous avons frémi d’horreur et d’indignation : le cri de mort aux tyrans, aux despotes coalisés, aux intrigants, aux traîtres et aux conspirateurs, se faisait entendre depuis longtemps dans notre commune, mais à la nouvelle de cette conspiration inouie, le cri de vengeance a retenti dans tous les cœurs des vrais républicains. Que ces antropophages qui ne respirent que le sang de la représentation nationale, qui veulent égorger le peuple, allumer la guerre civile et faire revivre le despotisme et la tyrannie, après avoir assouvi leur rage, leur scélératesse; que ces monstres disparaissent, qu’ils périssent, qu’ils soient anéantis. (1) B1”, 22 flor. (2) C 302, pl. 1096, p. 28. Représentants du peuple, nous vous en conjurons, au nom de la patrie, au nom du peuple français dont le salut vous est confié, faites respecter la souveraineté, l’autorité nationale que ce même peuple a remis en vos mains; sévérité, rigueur, inflexibilité, surtout envers ces Catilina modernes que veulent assassiner la patrie, en s’abreuvant du plus pur sang qu’elle renferme, et rendre vos salutaires décrets sans force et sans vigueur. Nous voudrions pouvoir vous exprimer, citoyens représentants, avec quel transport de joie nous applaudissons aux mesure sages et vigoureuses que vous avez prises dans une crise si terrible, pour sauver de nouveau le peuple, nous y adhérons de cœur et vous assurons que nous sommes prêts à verser jusqu’à la dernière goutte de notre sang pour vous soutenir. Fidèles à nos serments, nous vous jurons de nouveau fidélité, vos lois seront exécutées et nous annonçons à tout l’univers que la Convention est la sauvegarde de la liberté publique. Soyez convaincus que nous sommes prêts à mourir plutôt que de souffrir que des intrigants, des despotes viennent mettre le peuple dans des fers et lui enlever une liberté qu’il a conquise au prix de son sang, et pour la conservation de laquelle il doit faire chaque jour de nouveaux efforts et déployer son courage et son énergie pour exterminer les ennemis de l’unité et l’indivisibilité de la République. Vive la Convention, vive la Montagne, périssent les traîtres, les intrigants, les anarchistes, les fédéralistes et tous les ennemis de l’ordre et des lois. Quant à nous qui en serons toujours les rigides observateurs, s’il existait dans notre commune des êtres assez lâches et assez pervers pour oser attenter à la souveraineté du peuple, ils seront scrupuleusement surveillés et punis sans ménagement. S. et F. » Bordes, Depau, Berniot, Tapponnel, Durand, Poissin, Barraslin, Marrasse, Dargein, Ol-liernot, Marrasse, Bordes, Garrié, Vilarnau, Sarramiac, Despau, Narat, Larrat [et 1 signature illisible]. i [La Sté popul. d’Amboise, à la Conv.; 1er flor. II] (1). « Représentants du peuple, C’est à présent qu’il n’est plus permis de douter du succès de la cause de la liberté et de l’égalité, puisqu’après avoir livré au glaive de la loi, des conspirateurs d’autant plus dangereux qu’ils avaient usurpé une grande réputation de patriotisme vous avez pris des mesures pour empêcher que les conspirations ne se renouvellent et faire punir tous les traîtres. Votre décret du 27 germinal sur la police générale de la République a été reçu parmi nous avec transport : nous y voyons les éléments d’un gouvernement qui doit nous conduire à la défaite des esclaves armés contre nous au dehors, et à la ruine totale des ennemis intérieurs, et par conséquent au bonheur : car le bonheur est là, il est à l’achèvement de la révolution et à l’éta-(1) C 303, pl. 1111, p. 13; J. Fr., n° 595. SÉANCE DU 22 FLORÉAL AN II (11 MAI 1794) - N° 1 229 blissement ferme et durable de la constitution républicaine. Membres du Comité de salut public et de sûreté générale, vous avez la confiance de la Convention nationale, vous avez celle du peuple français; vos travaux, vos veilles, vos efforts pour faire triompher la liberté font trembler les tyrans de l’Europe; autant qu’ils rassurent les vrais républicains : poursuivez, redoublez, s’il se peut, de vigilance, de courage, d’énergie; secondés par un sénat pur et populaire, par un peuple grand, puissant, généreux qui a juré la liberté ou la mort, vous ne ferez pas un pas qui n’accélère la chute des tyrans. Représentants, nous vous le disons avec la plus intime persuasion, l’ordre du jour actuel ne nous présage que des succès : cependant il nous manque une institution que vous nous avez promise, la fête décadaire dédiée à l’Eternel : hâtez-vous de nous la donner, elle est surtout indispensable pour les habitants des campagnes; elle consolidera dans la République l’amour de la justice et de la vertu qui ne doivent jamais cesser d’y être à l’ordre du jour. S. et F. » Moreau, Allard, Sanchelèje. i [La Sté popul. de Douai, à la Conv.; 30 vent. II] (1). «La Société populaire de Douai qui vient de se renforcer par l’admission de fidèles sans-culottes, a crû devoir consacrer ses premiers instants au soulagement, à la défense des patriotes victimes de manœuvres artificielles, à l’équipement de plusieurs cavaliers qu’elle offrira incessamment à la patrie, enfin aux moyens les plus prompts, les plus efficaces, pour atteindre à l’instant si désiré de l’anéantissement de l’engeance royale et usurpatrice. Parmi ces moyens il en est deux dont elle a généralement reconnu la haute importance; le premier c’est de fixer au moment où la France accordera la paix à ses ennemis la fin de la session de la Convention nationale; le second, de ne pas renouveler dans tous ses membres le Comité de salut public. La Société a vivement senti que changer de Comité, même en partie, ce serait briser le ressort principal du mécanisme politique, ce serait en retenant l’impulsion vigoureuse qu’il aurait donnée, ajourner l’exil des abus et des crimes par-delà le Rhin, le Pas-de-Calais, les Alpes, etc. Ce serait retarder l’extermination des soldats armés par l’ingnominie, la servitude, ranimer l’espoir antimoral et sanguinaire des bourreaux massacrant l’humanité pour se repaître de ses lambeaux palpitants. Citoyens représentants, pressez la destruction du despotisme et vous fermerez pour jamais les annales de la perversité, secondez de vos puissants efforts ceux du Comité de salut public, n’écoutez point les clameurs de l’insidieux aristocrate ou de l’être assez abruti pour frissonner quand on parle de gouvernement révolutionnaire. Sévissez contre ceux qui oseraient proposer des mesures qui attaqueraient l’intégrité de ce Comité si terrible pour les malfaiteurs, hé quoi !... à l’époque où la tyrannie a pour auxi-(1) C 303, pl. 1111, p. 10; M.U., XXXEK, 358. liaire la trahison des peuples dégénérés,, toutes ces horreurs émanées d’une secte corruptrice, au temps où la perfidie que des siècles entiers ont rendue savante, médite des projets dévastateurs, il se présenterait des hommes qui réclameraient contre la composition ou l’existence de ce Comité ? S’ils l’osaient !... punissez les téméraires. Citoyens représentants, la ligue couronnée est suspendue sur le gouffre qui aspire les plus noirs forfaits, ce Mack qui sera plus fameux par sa honte que par des vastes combinaisons, ne la délivrera point du supplice qui l’attend; vous, pilotes habiles qui conduisez le vaisseau de la liberté sur une mer houleuse, vous le ramènerez dans le port à l’abri des tempêtes, après qu’il aura foudroyé les colosses du crime. Vous l’avez entendu, citoyens, l’heure de la mort est sonnée, ses sons lugubres ont retenti dans le palais des rois; vous et le Comité de salut public élu par votre sagesse, vous avez lancé l’effroi jusqu’au fond de l’âme des princes les plus présomptueux; la mine creusée sous le trône s’embrase et va opérer son effet libérateur; plus de clémence, qu’elle s’assoupisse et ne se réveille que lorsque les nations belligérantes professeront nos principes, marcheront immédiatement après les Français dans le sentier des vertus républicaines. Pour amener l’extinction totale de l’espèce monarchique, nous demandons à la Convention qu’elle reste à son poste, qu’elle ne renouvelle jamais en entier son Comité de salut public, que si un remplacement est jugé indispensable, il n’ait lieu que pour un membre à la fois et à des époques assez éloignées pour que les travaux qui lui sont confiés ne puissent être interrompus. S. et F. » Caselli. k [Le 24e bataillon de la Charente, à la Conv.; 25 germ. II] (1). « Représentants, Rentrés dans cette place, nous avons appris, saisis de la plus profonde indignation, qu’une criminelle conspiration était ourdie contre la souveraineté du peuple, que des ambitieux et des traîtres, plus dangereux encore, parce qu’ils avaient accaparé une réputation de patriotisme et la confiance publique, méditaient et la perte de nos droits et la destruction de cette partie saine de la Convention qui par des lois vigoureuses, justes et révolutionnaires nous garantit la liberté et l’égalité; votre énergie et votre surveillance ont dévoilé à toute la République les projets liberticides de ces hommes qui ne paraissaient écraser l’hydre du despotisme que pour nous conduire à l’esclavage et l’infâmie, vous les avez dénoncés au peuple et le peuple les a punis : courage, vertueux législateurs, continuez à effrayer les tyrans et les factieux et vous serez toujours dignes d’une nation généreuse qui vous confia le précieux dépôt de son bonheur, sa liberté par ses vertus et ses lois. (1) C 303, pl. 1111, p. 16; J. Sablier, n° 1312. SÉANCE DU 22 FLORÉAL AN II (11 MAI 1794) - N° 1 229 blissement ferme et durable de la constitution républicaine. Membres du Comité de salut public et de sûreté générale, vous avez la confiance de la Convention nationale, vous avez celle du peuple français; vos travaux, vos veilles, vos efforts pour faire triompher la liberté font trembler les tyrans de l’Europe; autant qu’ils rassurent les vrais républicains : poursuivez, redoublez, s’il se peut, de vigilance, de courage, d’énergie; secondés par un sénat pur et populaire, par un peuple grand, puissant, généreux qui a juré la liberté ou la mort, vous ne ferez pas un pas qui n’accélère la chute des tyrans. Représentants, nous vous le disons avec la plus intime persuasion, l’ordre du jour actuel ne nous présage que des succès : cependant il nous manque une institution que vous nous avez promise, la fête décadaire dédiée à l’Eternel : hâtez-vous de nous la donner, elle est surtout indispensable pour les habitants des campagnes; elle consolidera dans la République l’amour de la justice et de la vertu qui ne doivent jamais cesser d’y être à l’ordre du jour. S. et F. » Moreau, Allard, Sanchelèje. i [La Sté popul. de Douai, à la Conv.; 30 vent. II] (1). «La Société populaire de Douai qui vient de se renforcer par l’admission de fidèles sans-culottes, a crû devoir consacrer ses premiers instants au soulagement, à la défense des patriotes victimes de manœuvres artificielles, à l’équipement de plusieurs cavaliers qu’elle offrira incessamment à la patrie, enfin aux moyens les plus prompts, les plus efficaces, pour atteindre à l’instant si désiré de l’anéantissement de l’engeance royale et usurpatrice. Parmi ces moyens il en est deux dont elle a généralement reconnu la haute importance; le premier c’est de fixer au moment où la France accordera la paix à ses ennemis la fin de la session de la Convention nationale; le second, de ne pas renouveler dans tous ses membres le Comité de salut public. La Société a vivement senti que changer de Comité, même en partie, ce serait briser le ressort principal du mécanisme politique, ce serait en retenant l’impulsion vigoureuse qu’il aurait donnée, ajourner l’exil des abus et des crimes par-delà le Rhin, le Pas-de-Calais, les Alpes, etc. Ce serait retarder l’extermination des soldats armés par l’ingnominie, la servitude, ranimer l’espoir antimoral et sanguinaire des bourreaux massacrant l’humanité pour se repaître de ses lambeaux palpitants. Citoyens représentants, pressez la destruction du despotisme et vous fermerez pour jamais les annales de la perversité, secondez de vos puissants efforts ceux du Comité de salut public, n’écoutez point les clameurs de l’insidieux aristocrate ou de l’être assez abruti pour frissonner quand on parle de gouvernement révolutionnaire. Sévissez contre ceux qui oseraient proposer des mesures qui attaqueraient l’intégrité de ce Comité si terrible pour les malfaiteurs, hé quoi !... à l’époque où la tyrannie a pour auxi-(1) C 303, pl. 1111, p. 10; M.U., XXXEK, 358. liaire la trahison des peuples dégénérés,, toutes ces horreurs émanées d’une secte corruptrice, au temps où la perfidie que des siècles entiers ont rendue savante, médite des projets dévastateurs, il se présenterait des hommes qui réclameraient contre la composition ou l’existence de ce Comité ? S’ils l’osaient !... punissez les téméraires. Citoyens représentants, la ligue couronnée est suspendue sur le gouffre qui aspire les plus noirs forfaits, ce Mack qui sera plus fameux par sa honte que par des vastes combinaisons, ne la délivrera point du supplice qui l’attend; vous, pilotes habiles qui conduisez le vaisseau de la liberté sur une mer houleuse, vous le ramènerez dans le port à l’abri des tempêtes, après qu’il aura foudroyé les colosses du crime. Vous l’avez entendu, citoyens, l’heure de la mort est sonnée, ses sons lugubres ont retenti dans le palais des rois; vous et le Comité de salut public élu par votre sagesse, vous avez lancé l’effroi jusqu’au fond de l’âme des princes les plus présomptueux; la mine creusée sous le trône s’embrase et va opérer son effet libérateur; plus de clémence, qu’elle s’assoupisse et ne se réveille que lorsque les nations belligérantes professeront nos principes, marcheront immédiatement après les Français dans le sentier des vertus républicaines. Pour amener l’extinction totale de l’espèce monarchique, nous demandons à la Convention qu’elle reste à son poste, qu’elle ne renouvelle jamais en entier son Comité de salut public, que si un remplacement est jugé indispensable, il n’ait lieu que pour un membre à la fois et à des époques assez éloignées pour que les travaux qui lui sont confiés ne puissent être interrompus. S. et F. » Caselli. k [Le 24e bataillon de la Charente, à la Conv.; 25 germ. II] (1). « Représentants, Rentrés dans cette place, nous avons appris, saisis de la plus profonde indignation, qu’une criminelle conspiration était ourdie contre la souveraineté du peuple, que des ambitieux et des traîtres, plus dangereux encore, parce qu’ils avaient accaparé une réputation de patriotisme et la confiance publique, méditaient et la perte de nos droits et la destruction de cette partie saine de la Convention qui par des lois vigoureuses, justes et révolutionnaires nous garantit la liberté et l’égalité; votre énergie et votre surveillance ont dévoilé à toute la République les projets liberticides de ces hommes qui ne paraissaient écraser l’hydre du despotisme que pour nous conduire à l’esclavage et l’infâmie, vous les avez dénoncés au peuple et le peuple les a punis : courage, vertueux législateurs, continuez à effrayer les tyrans et les factieux et vous serez toujours dignes d’une nation généreuse qui vous confia le précieux dépôt de son bonheur, sa liberté par ses vertus et ses lois. (1) C 303, pl. 1111, p. 16; J. Sablier, n° 1312.