168 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE tienne lieu de père, et en attendant qu’elle lui fasse ressentir les heureux effets de sa justice et de sa bienveillance envers les opprimés en l’appelant à recueillir son patrimoine. Daignez accorder à une mère de famille, à l’épouse d’un vrai républicain, à titre de secours provisoire, une somme équivalente aux arrérages échus de sa pension. Vous apprendrez par là aux satellites des despotes que la justice et la raison sont ici à l’ordre du jour ». Anne Françoise Prévost (au nom et comme représentant la cne femme Prévost, ma belle-sœur) . Renvoyé au Comité des secours, puis au Comité de législation le 18 mess. (1) . 47 [La Sté popul. de Francval (2) , au présid. de la Conv .; 28 germ. JJ] (2) . « Citoyen président, La Société populaire de Francval m’a chargé de te prier de faire part à la Convention nationale d’un trait de courage et d’humanité qui vient d’honorer un de ses membres. Le citoyen Gerbeau, sortant du marché où il avait mesuré du grain, et passant sur le pont de cette commune est arrêté par les cris de citoyens qui étaient au bord de la rivière d’Orge. Il demande ce que c’est, s’en aperçoit lui-même et voit un enfant se débattre dans l’eau qui l’entraînait. Il ne consulte que son cœur, le danger n’est plus rien pour lui; tout couvert de sueurs il s’élance dans la rivière, il arrive à l’enfant, le saisit, le ramène à la vie et refuse les dons que ses concitoyens, témoins de cette action, lui offraient, en répondant que rien ne pouvait le payer de son bonheur que son bonheur même. La Société populaire, touchée de cet acte de courage et d’humanité, sans en être surprise, a arrêté que pour donner un témoignage de satisfaction au citoyen Gerbeau, 1°) que son nom ainsi que le fait seraient inscrits dans le registre de la société; 2°) qu’il serait exempt des contributions que doit chaque membre à la Société populaire; 3°) que la Société populaire payerait pour lui à la nation une année de ses contributions; 4°) que l’extrait du procès-verbal de la Société lui serait délivré; 5°) qu’il serait fait part de cette action à la Convention nationale quoique la Société populaire sache que la plus digne récompense d’un acte d’humanité est la conscience de celui qui l’a fait, elle sent aussi qu’on ne peut y donner trop de publicité; de telles actions prouvent qu’ici comme aux frontières, de vrais républicains sont toujours prêts à dévouer leur vie pour sauver celle de leurs frères. Elle a, en conséquence, pensé qu’il était de son devoir d’en instruire la Convention nationale et de rendre cet hommage authentique à la vertu (1) Mention marginale datée du 19 flor. et signée Carnot, pour le 1er renvoi et Collombel pour le 2e. (2) Ci-devant Arpajon (S.-et-O.). (3) F17 1022, doss. 15. B«", 20 flor.; M.U., XXXIX, 342; Feuille Rép., n° 312; Débats, n° 599, p. 296; Audit, nat., n° 595; C. Eg., n° 631. du citoyen Gerbeau, elle espère que tu voudras bien remplir son désir. S. et F. ». Bressy (présid.). ( Applaudi ) . Mention honorable, insertion au bulletin. Renvoyé au Comité d’instruction publique (1) . 48 [La comm. de Tremblevif (2) , au présid. de la Conv.; 8 flor. II) (3). « Citoyen président, Nous nous adressons à toi avec confiance pour nous sauver la vie. Le décret sur le déssèchement des étangs, qu’il est question de mettre en ce moment à exécution, va laisser à découvert une vaste étendue de terreins imprégnés d’une grande humidité et couverts d’une vase fangeuse dont les exhalaisons funestes développées par les rayons d’un soleil ardent ne peuvent manquer de causer les plus cruelles maladies capables de dévaster entièrement la Sologne, déjà trop peu peuplée. Nous en appelons au témoignage de tous les médecins. Telles sont les allarmes de notre commune et de toutes celles de ce pais où les étangs sont fort multipliés. Tel est l’objet de la pétition ci-jointe que nous te prions de mettre sous les yeux de la Convention pour qu’elle veuille bien suspendre le déssèchement des étangs jusqu’au mois de frimaire prochain, afin que les vents du nord et les gelées de l’hyver ayent le temps d’en purifier la surface, et que la santé des citoyens ne soit pas compromise. Un si grand intérêt ne peut être indifférent à son humanité et à son affection pour le peuple. Il ne s’agit de rien moins que de la conservation des habitans de la Sologne entière, bien dignes de vivre par leur attachement à la République, leur entier et respectueux dévouement à la Convention et à celui aqui la préside, et par leur ardent amour pour la liberté ». Simon (off. mun.), Corbeau (off. mun.), Viginier (agent), Le Merle (greffier), Huby ( off.), Viginier (maire). [A la Conv.). Les soussignés, maire, officiers municipaux et habitans de la commune de Tremblevif, district de Romorantin, département de Loire-et-Cher; Exposent avec confiance aux dignes représentai de la nation, que le décret sur le déssèchement des étangs qu’il est question de faire mettre rigoureusement à exécution en ce moment, dans une saison déjà très chaude, et aux approches de l’été, va mettre à découvert de vastes étendues de terreins imprégnés d’une grande humidité et remplis d’une vase fangeuse dont les exhalaisons funestes développées par les raions d’un soleil actif et toujours croissant en ardeur, ne peuvent manquer de causer les plus cruelles maladies capables de dévaster entièrement la Sologne déjà trop peu peuplée. Ils invoquent sur ce point le témoignage de tous les médecins et phisiciens. (1) Mention marginale datée du 19 flor. et signée Isoré. (2) Loir-et-Cher. (3) F10 313. 168 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE tienne lieu de père, et en attendant qu’elle lui fasse ressentir les heureux effets de sa justice et de sa bienveillance envers les opprimés en l’appelant à recueillir son patrimoine. Daignez accorder à une mère de famille, à l’épouse d’un vrai républicain, à titre de secours provisoire, une somme équivalente aux arrérages échus de sa pension. Vous apprendrez par là aux satellites des despotes que la justice et la raison sont ici à l’ordre du jour ». Anne Françoise Prévost (au nom et comme représentant la cne femme Prévost, ma belle-sœur) . Renvoyé au Comité des secours, puis au Comité de législation le 18 mess. (1) . 47 [La Sté popul. de Francval (2) , au présid. de la Conv .; 28 germ. JJ] (2) . « Citoyen président, La Société populaire de Francval m’a chargé de te prier de faire part à la Convention nationale d’un trait de courage et d’humanité qui vient d’honorer un de ses membres. Le citoyen Gerbeau, sortant du marché où il avait mesuré du grain, et passant sur le pont de cette commune est arrêté par les cris de citoyens qui étaient au bord de la rivière d’Orge. Il demande ce que c’est, s’en aperçoit lui-même et voit un enfant se débattre dans l’eau qui l’entraînait. Il ne consulte que son cœur, le danger n’est plus rien pour lui; tout couvert de sueurs il s’élance dans la rivière, il arrive à l’enfant, le saisit, le ramène à la vie et refuse les dons que ses concitoyens, témoins de cette action, lui offraient, en répondant que rien ne pouvait le payer de son bonheur que son bonheur même. La Société populaire, touchée de cet acte de courage et d’humanité, sans en être surprise, a arrêté que pour donner un témoignage de satisfaction au citoyen Gerbeau, 1°) que son nom ainsi que le fait seraient inscrits dans le registre de la société; 2°) qu’il serait exempt des contributions que doit chaque membre à la Société populaire; 3°) que la Société populaire payerait pour lui à la nation une année de ses contributions; 4°) que l’extrait du procès-verbal de la Société lui serait délivré; 5°) qu’il serait fait part de cette action à la Convention nationale quoique la Société populaire sache que la plus digne récompense d’un acte d’humanité est la conscience de celui qui l’a fait, elle sent aussi qu’on ne peut y donner trop de publicité; de telles actions prouvent qu’ici comme aux frontières, de vrais républicains sont toujours prêts à dévouer leur vie pour sauver celle de leurs frères. Elle a, en conséquence, pensé qu’il était de son devoir d’en instruire la Convention nationale et de rendre cet hommage authentique à la vertu (1) Mention marginale datée du 19 flor. et signée Carnot, pour le 1er renvoi et Collombel pour le 2e. (2) Ci-devant Arpajon (S.-et-O.). (3) F17 1022, doss. 15. B«", 20 flor.; M.U., XXXIX, 342; Feuille Rép., n° 312; Débats, n° 599, p. 296; Audit, nat., n° 595; C. Eg., n° 631. du citoyen Gerbeau, elle espère que tu voudras bien remplir son désir. S. et F. ». Bressy (présid.). ( Applaudi ) . Mention honorable, insertion au bulletin. Renvoyé au Comité d’instruction publique (1) . 48 [La comm. de Tremblevif (2) , au présid. de la Conv.; 8 flor. II) (3). « Citoyen président, Nous nous adressons à toi avec confiance pour nous sauver la vie. Le décret sur le déssèchement des étangs, qu’il est question de mettre en ce moment à exécution, va laisser à découvert une vaste étendue de terreins imprégnés d’une grande humidité et couverts d’une vase fangeuse dont les exhalaisons funestes développées par les rayons d’un soleil ardent ne peuvent manquer de causer les plus cruelles maladies capables de dévaster entièrement la Sologne, déjà trop peu peuplée. Nous en appelons au témoignage de tous les médecins. Telles sont les allarmes de notre commune et de toutes celles de ce pais où les étangs sont fort multipliés. Tel est l’objet de la pétition ci-jointe que nous te prions de mettre sous les yeux de la Convention pour qu’elle veuille bien suspendre le déssèchement des étangs jusqu’au mois de frimaire prochain, afin que les vents du nord et les gelées de l’hyver ayent le temps d’en purifier la surface, et que la santé des citoyens ne soit pas compromise. Un si grand intérêt ne peut être indifférent à son humanité et à son affection pour le peuple. Il ne s’agit de rien moins que de la conservation des habitans de la Sologne entière, bien dignes de vivre par leur attachement à la République, leur entier et respectueux dévouement à la Convention et à celui aqui la préside, et par leur ardent amour pour la liberté ». Simon (off. mun.), Corbeau (off. mun.), Viginier (agent), Le Merle (greffier), Huby ( off.), Viginier (maire). [A la Conv.). Les soussignés, maire, officiers municipaux et habitans de la commune de Tremblevif, district de Romorantin, département de Loire-et-Cher; Exposent avec confiance aux dignes représentai de la nation, que le décret sur le déssèchement des étangs qu’il est question de faire mettre rigoureusement à exécution en ce moment, dans une saison déjà très chaude, et aux approches de l’été, va mettre à découvert de vastes étendues de terreins imprégnés d’une grande humidité et remplis d’une vase fangeuse dont les exhalaisons funestes développées par les raions d’un soleil actif et toujours croissant en ardeur, ne peuvent manquer de causer les plus cruelles maladies capables de dévaster entièrement la Sologne déjà trop peu peuplée. Ils invoquent sur ce point le témoignage de tous les médecins et phisiciens. (1) Mention marginale datée du 19 flor. et signée Isoré. (2) Loir-et-Cher. (3) F10 313.