382 [Contention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. J g nombre® lTOs” « Je joins à l’ appui de ce don le procès-verbal du conseil général de la commune d’Esmans qui garantit à la Convention nationale rattache¬ ment inviolable qu’elle partage avec les Jacobins de Montereau pour les principes sacrés de la liberté et l’égalité, et leur résolution inébran¬ lable de mourir plutôt que de souffrir qu’il soit porté la moindre atteinte à l’unité et à Tindi vi¬ sibilité de la République. « Puisse cet exemple précieux, donné par l’une des plus petites communes de la Répu¬ blique avoir de nombreux imitateurs, et bientôt les satellites des despotes seront exterminés. « Salut et fraternité, « Liberté, égalité, Convention nationale, unité, indivisibilité de la République. « Agricola Giot, commissaire nommé far la Société populaire de Montereau. » Arrêté de la commune d'Esmans (1). Ce jourd’hui 5e jour de la lre décade du se¬ cond mois de l’an II de la République une et indivisible. Le conseil général de la commune d’Esmans étant assemblé, avons arrêté à l’unanimité de commettre le citoyen Naultier, membre de notre commune, pour faire part à la Société populaire de Montereau de nos sentiments républicains, comme aussi de lui remettre notre offrande pa¬ triotique et volontaire, se montant à la somme de 351 ïiv. 10 s. (dont ci-joint est la liste des contribuables), pour servir aux frais de la guerre, la priant de la faire passer à la Convention na¬ tionale ainsi que l’expression de nos vœux bien prononcés, pour le bonheur de notre chère pa¬ trie, objet de notre plus grande sollicitude. Dromigny, maire ; JEan-Benoît Decornoy, officier ; ChareeNtiEr, procureur de la com¬ mune; Nezondé, officier municipal ; Decor¬ noy, notable. (Les notables Jean Honot, Pierre Coulty ont déclaré ne savoir si¬ gner. ) Noms des contribuables. liv. s. Vaultier. ..... 50 » Mercier . . ...... ...... ........ 5 » Benoist Decournoy. . ..... ..... 2 » Jean-Louis Coutin ............. 2 10 Pierre Vaneux ................ 1 5 George Charpentier, ........... 1 » Jean Cretté .......... .... ..... 5 » Denis. -F. Landry ...... . ....... 1 5 Charles-Barbe Laîné ........... » 15 Marie Barbe .................. » 10 Gervais ........ .... .......... » 6 Jacques Hugé. ........ ..... ... » 10 Pierre Cochet. ......... . ...... » 10 Philbert Charpentier, .......... » 10 François Chamorin. ........... 2 10 Pierre Cotty. ....... ...... .... » 10 Charles Decournoy ............ 10 » Rosalie Landry, ... ......... . . 2 10 Étienne Cousin. ...... 2 10 J ean B onnemain .............. » 10 Jacques Charpentier. .... ...... 1 » Charlotte Lemain ............. 1 10 Nicolas Dromigny . . . . ...... ... 2 » Paillé ........................ 5 » JeanBelletante ...... ......... 42 » (1� Archives nationales, carton C 278, dossier 739. Cadet Hory. ......... ...... ... 3 » Emmè Chauveau. ............. 1 5 Michel Hamot ..... ..... . ..... 1 5 Philippe Decourty. .. .......... 1 10 Veuve Georges Dubois. . ....... » 15 Pierre Sallardon ............... 1 10 Louis Chauveau ............... 1 » Claude Aubinot ............... 50 » Laurent Barbe ................ 50 » Georges Puignard ............. » 10 Jacques Decournoy ............ 2 10 Barthélemy Martelet ........... 1 » Edrne Maitrat ............... . 2 10 Charton ...................... » 10 Julien Nodin. .... ...... ...... 3 » Michel Maitrat ...... ..... ..... 1 » Jean Trenet .................. 1 » Joseph Cousin ........ » 15 Claude Cuilard ................ » 10 Pierre Cotty .................. » 10 François Paqué ............... » 10 Charles Barbe ................. 5 # François Le Grand. .. .......... 2 10 Claude Vesler ....... .......... 1 » Jean Charpentier. ... .......... 1 » Guillaume Landry. . . .......... » 10 JeanMathiron ................ 1 10 Veuve Cochois ................ 1 » Denis Cousin ................. 10 » Étienne Poyreau .............. 5 » Jacques Lecrou ............... 10 » Edme Cousin ................. » 15 Nicolas Dupuy ................ » 10 Jean Vallet. ........... ...... . . 5 » Michel Dromigny. ... ........... 3 » René Landry. ... ............. » 15 Jean Bareau .................. 1 » Claude De Cournoy ............ 2 10 Poinsart, veuve Garée .......... 30 » Claude Nônat. . . . ............. 5 » Charles Rousseau .............. 2 » Total ...... 351 10 66 contribuables. — — — Extrait du registre des délibérations de la Société populaire de la ville de Montereau. Séance du 6e jour de la lre décade dm 2e mois de Van II de la République française une et indivisible , Présidence du citoyen Préau . Le citoyen Naultier, au nom des citoyens de la commune d’Esmans a prononcé un discours qui a été très applaudi et a été déposé sur lé bureau pour rester aux archives. Il a offert, au nom des mêmes citoyens, la somme de 351 1. 10 s. en assignats et monnaie pour les frais de la guerre, suivant qu’il est détaillé au procès-ver¬ bal du conseil général de ladite commune du jour d’hier, et il a invité la société à vouloir bien les admettre au nombre de ses membres. L’assemblée, en ordonnant la mention ho¬ norable de ce don et l’insertion au procès-verbal, ajourne la réception de ces citoyens, motivé sur le règlement qui exige des épreuves préliminai¬ res ; elle nomme le citoyen Mathei, commissaire pour présenter cette offre à la Convention na¬ tionale, et lui adjoint le citoyen Giot, patriote jacobin, commissaire national dans le dépar¬ tement de Seinê-et-Marne pour les subsistances de Paris, lequel a reçu ladite somme de trois cent cinquante et Une livre 10 dix sols ainsi que [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. 383 le procès-verbal de la commune d’Esmans et s’est chargé de remettre le tout, avec le citoyen Mathèi, à la Convention nationale, après que co¬ pie de ce procès-verbal a été à l’instant faite pour rester aux archives. Pour copie conforme au registre : J. Labanne, vice-président; Garcet fils, se¬ crétaire. Le citoyen Duchesne, dit Duquesne» donne 12 livres en numéraire (1). Suit la lettre du citoyen Duchesne (2). « Paris, 6e jour (sic) de la 2e décade du 2é mois de l’ère républicaine. « Citoyens représentants, « Plein d’horreur pour une monnaie qui rap¬ pelle un gouvernement monstrueux et exécra¬ ble, je vous prie de me permettre le plaisir de déposer sur le bureau de la Convention une mo¬ dique somme de 12 livres en numéraire que je viens de recevoir en payement. Je la consacre aux frais de la première fête qui se répétera en l’honneur de l’immortel Marat, dont l’amitié a embelli et embellira éternellement ma vie. « L’heureuse occasion de cette légère offrande me fournit celle de présenter à la Convention un moyen de connaître d’énormes abus et des dilapidations sans nombre qui se commettent dans les ateliers destinés pour la confection des tentes. Je joins à ma lettre, citoyens représen¬ tants, le mémoire de l’individu qui Vous offre oes utiles renseignements. D’après la lecture, vous pèserez en votre sagesse, si vous devez décréter le sursis qu’il demande. « Un des membres de la nouvelle adminis¬ tration du département de Seine-et-Oise, le ci¬ toyen Courtès, bon patriote, et dès lors mon ami, m’a engagé à m’occuper de cette affaire, estimant que la République pouvait tirer de grands avantages des différents aveux du pré¬ venu. Cette invitation a eu pour mon cœur des charmes bien puissants. Au reçu de la lettre de cet ami constant de la Révolution, j’ai volé dans les prisons de Versailles trouver le nommé Pa-radan, qui m’a fait des aveux utiles, et à qui j’ai fait, pendant plus de quatre heures, une foule de questions qui nécessitaient des réponses, dont plusieurs m’ont fait un devoir d’écrire cette lettre à la Convention. « Pleins de lumières et de sagesse, vous juge¬ rez, citoyens représentants, l’égard que vous de¬ vez v avoir, « Salut et fraternité, « Votre concitoyen et frère, A. Sionneau Ducherne, dit Duquesne, mem¬ bre de la Société dès sans -culottés. Mémoire du dtoyen Paradan (3). Mémoire à la Convention nationale. Paradan, premier commis d’un atelier des tentes de la République française, condamné à (1) Procès-verbaux de la Convention, t, 24, p. 334. 2) Archive $ nationales, carton C 278, dossier 739. 3) Archives nationales, carton C 278, dossier 739. quatre années de fers par des juges prévenus ou trompés par de grands coupables, qui ont le plus grand intérêt à le sacrifier, vient de¬ mander à la Convention un sursis, et sa trans¬ lation dans une des prisons de Paris, afin d’être à portée de découvrir au comité de sûreté gé¬ nérale et le motif qui a déterminé et accéléré le jugement qui l’a frappé le 27 du Ier mo s de l’ère vulgaire, et de grandes dilapidations et des vols à l’infini faits dans les atehers des tentes. Il assure les représentants du peuple qu’il leur donnera des moyens infaillibles de faire restituer à la République de très grosses sommes dans le seul atelier de Versailles, et des projets de la plus grande économie, projets qu’a paru ne pas goûter le citoyen Oerdret, un des chefs four¬ nisseurs, dont le nom. n’est pas avantageuse¬ ment connu dans la partie des fournitures faites pour les armées de la République. Si d’après ces découvertes et renseignements Paradan est toujours trouvé coupable et digne du jugement prononcé contre lui, alors il subira sans mur¬ murer sa déplorable destinée. Un secrétaire ouvre un paquet (sans lettre indicative) contenant 17 bouts de galon, un assi¬ gnat de 50 livres et un de 10 livres (1). Le même secrétaire ouvre un autre paquet, également anonyme, contenant 28 liv. 19 s. en numéraire, y compris une gourde, comptée pour 5 liv. 5 s., plus 40 jetons argent de France et 40 argent (FEspague. La Convention ordonne mention honorable de tous ces dons et insertion au « Bulletin » (2). Le citoyen Gambet, adjudant de la légion de la Moselle à Metz, qui se trouve sans emploi dans ce moment, offre ses bras et son sang à la patrie; il est habillé, monté, armé et équipé à ses frais. Mention honorable, insertion au « Bulle¬ tin » (3). Suit la lettre du citoyen Gambet (4). « Metz, le dernier jour de la 3e décade du premier mois de l’an II de la République une et indivisible. « Citoyen Président, « J’ai l’honneur de vous adresser deux lettres du citoyen Pétion, alors maire de Paris, et une du citoyen G-raffm, chargé des pièces concer¬ nant le remboursement d une maîtrise de chan¬ delier à Paris. Je fais offrande à ma patrie dudit remboursement pour les frais de la guerre et ayant été nommé adjudant de l’infanterie de la légion de la Moselle, an dépôt dudit corps oü je sers depuis le 1Ô septembre 1792. Les chefs avaient également nommé audit emploi à l’ar¬ mée de la Moselle, en conséquence je me trouve (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 24, p. 335. (2 Ibid. 3) Procès-verbaux de la Convention, t. 24, p. 335. 4) Archives nationales, carton C 278, dossier 739.