302 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE autour de la convention, a rechauffer son coeur et l’embraser du plus pur amour de la patrie. Plains d’admiration et de respect pour tous vos sages decrets, dignes représentants, daignés recévoir ces foibles marques de notre inviolable attachement; et être assurés que nous professons avec le plus ferme courage, les vrais principes du plus ardent républicanisme dont nous seront toujours vivement pénétrés. Suivent 7 signatures. [Le conseil général de la commune de Granville à la Convention nationale, le 27 vendémiaire an IIT\ (16) Liberté, Egalité, Vertu. Représentans du peuple, Voilé quelques instans par un épais nuage, l’astre du jour réparait bientôt et plus radieux et plus beau et le vaisseau qui pendant la tempête parut s’engloutir dans les abimes de l’océan, surnage plus majestueux sur l’onde azurée lorsque le calme vient de succéder à l’orage. Tels sont les principes de la morale et de la vertu, que le grand Etre plaça dans les coeurs pour le bonheur des hommes et qui sont les bases de toute association politique, en vain l’on appella l’ignorance pour les couvrir de ses ombres épaisses, en vain voulut-on dérober aux races futures en les livrant aux flammes, les écrits des philosophes vertueux qui les consa-croient, comme si l’oubli pouvoit jamais engloutir la vertu, comme si les bras sanglans des boureaux eussent pu les aller chercher dans le fond des coeurs pour les en arracher ; de même qu’ils arrachaient des entrailles maternelles l’innocente victime qui mouroit avant que de naître; comme si les principes ne dévoient pas sortir plus lumineux des nuages de l’ignorance, enfin comme s’ils ne dévoient pas surnager la mer de sang dans laquelle les noyeurs voulurent les engloutir, comme ils y engloutissoient leurs victimes. Non, nous le disons, avec une sorte d’orgueil, on peut détruire les hommes, on ne détruit point les principes. Comme ils sont purs, comme ils sont séduisans ces principes consacrés dans votre sublime adresse au peuple français, comme ils ressortent bien davantage auprès de ceux des buveurs de sang ! Hommes vertueux recevez nos hommages, ce que nous sentions, vous l’avez exprimé, ce que nous pensions, vous l’avez dit à la france et la france y a répondu par des applaudissemens unanimes, et la france a retenti des acclamations de la joie et de la reconnoissance, oui nous les adoptons avec entousiasme, et nous mourrons pour les defendre, ces principes sublimes, nous en nourirons nos concitoyens, nous les lirons à nos vieux peres et leurs coeurs, com-(16) C 323, pl. 1389, p. 13. primés par les paternelles inquiétudes se rouvriront à l’espoir et à l’allégresse ; nous les graverons dans les âmes encore tendres de nos enfans et la nature dont ils sont une émanation s’en saisira pour les y fixer, le vieillard expirera satisfait de laisser l’humanité sur la terre, l’enfance se fortifiera dans la haine pour les tirans, pour les factieux, pour les fripons, pour les égorgeurs, dans l’amour, dans le respect que l’on doit au peuple dans la personne de ses Représentans. Comme nous, elle ne connoîtra d’autre centre, d’autre point de ralie-ment que la Convention nationale, comme nous, elle ne verra le peuple que dans ceux à qui il a confié ses pouvoirs, comme nous, elle ne souffrira pas qu’on essaye de les opprimer et de les avilir sous prétexte de les éclairer, comme nous, enfin elle ne connoitra d’autre patriotisme que celui qui s’allie à la vertu, d’autre justice que celle qui punit le crime et protégé l’innocence, d’autre autorité que celle qui émane d’une source légitime, d’autres tirans que les vertus, d’autres maitres que les loix. Butot, officier municipal et 16 autres signatures. [Le conseil général de la commune d’Ardres à la Convention nationale, s. d.] (17) Egalité, Liberté, République une et indivisible. Représentans, Les principes qui sont consignés dans votre adresse au peuple français étaient depuis long-tems gravés dans nos coeurs, ils y ont pris naissance avec l’amour de la liberté, dès le reveil auguste du légitime souverain et en éprouvant quelque compression sous le joug liberticide de la terreur, ils n’en ont acquis que plus de ressort pour le régné de la justice. Représentans, c’eût été peu, sans doute d’avoir renversé le trône, si la dictature impie du dernier tyran avait pû s’élever sur ses ruines, mais vous l’avez frappé de la massue redoutable que nous avons remise entre vos mains et en renfermant sur lui l’abime devorateur qu’il avait creusé sous nos pas, vous y avez englouti pour toujours le coupable espoir du crime, la volonté nationale ne sera donc pas violée par ces factions sanguinaires qui vous subjugaient vous memes ; qui vous marquaient du sceau de leurs proscriptions et vous proclamaient les ennemis du peuple parce que vous ne vouliez pas l’assassiner comme eux. Le peuple ! ce nom sacré qu’ils prostituaient sans cesse sera enfin honnoré. Il ne sera plus le mot de ces hommes perfides qui sans jamais avoir été pour lui ont prétendu l’avoir toujours pour eux. Il sera l’expression (17) C 323, pl. 1389, p. 11. SÉANCE DU 12 BRUMAIRE AN III (2 NOVEMBRE 1794) - N° 2 303 juste et fidelle de cette réunion sainte de tous les français pour la cause impérissable de la liberté et de l’égalité, pour l’unité et l’indivisibilité de la République. Représentans, c’est en vous que résidé la confiance et le salut de cette nation généreuse dont vous avez brisé les fers ; vous serez toujours notre boussole, notre point de ralliement et si quelques orages devaient encorre obscurcir l’horison du bonheur public, nos regards seront fixés sans cesse sur ce fanal auguste qui éclaira la france dans la nuit du neuf au dix thermidor. Nous embrasserons ces réglés tutélaires que vous nous avez tracées dans le calme de sa sagesse et en nous pressant autour de vous, nous braverons sous l’égide de la justice et de la vertu les restes impurs de la tirannie et de l’intrigue. Représentans, que ce cri répété d’un bout à l’autre de la france et qui vous invite à rester à votre poste, vous soit le gage de ce dévouement sans bornes que tous les français vous ont de nouveau juré. Ils seront toujours debout à votre voix lorsque vous les avertirez des dangers de la patrie, et jamais ceux que vous pourriez courir vous meme ne seront vus autrement que les siens par l’oeil juste et reconnaissant d’un peuple libre dont vous vangez et consolidez les droits. Vive la Republique une et indivisible! vive la Convention nationale. Prévost et 10 autres signatures. [Le conseil général de la commune de Nevers à la Convention nationale, le 27 vendémiaire an HT] (18) Liberté, Egalité, fraternité ou la mort. Législateurs, Le conseil général de la commune de Nevers s’empresse de rendre hommage à l’adresse qui contient l’expression de vos principes. Quel est le citoyen français, quel est l’homme digne d’être libre qui pourroit en professer d’autres ? La justice est la sauvegarde de la liberté. Toute puissance arbitraire conduit aux horreurs du despotisme à travers les horreurs de l’anarchie. Toute autre terreur que celle qui tient à la sévérité des lois, est l’arme des lâches contre les foibles, des tyrans contre les esclaves ; et la france régénérée ne connaitra plus les tyrans que pour les combattre, les esclaves que pour les affranchir. Sages législateurs, consommés, consolidés votre ouvrage. Vous avés toute la confiance du peuple : malheur à qui voudrait vous la ravir! continués à faire des lois dignes d’une nation libre et généreuse; qu’elles seules régnent sur tous ! les magistrats du peuple de Nevers (18) C 323, pl. 1389, p. 15. vivront pour donner le précepte et l’exemple de leur observation; ils mourront pour les def-fendre. Vive la République française, vive la Convention nationale. Maren, maire et 29 autres signatures dont celle de l’agent national. [La société populaire de Limoges à la Convention nationale, le 27 vendémiaire an III] (19) Representans Elle a retenti dans nos âmes, elle ne sortira plus de la mémoire des hommes libres, cette proclamation solemnelle des principes qui doivent désormais nous garrantir la liberté et le bonheur, Representans, tandis que nos armées triomphantes écrasent les despotes de l’Europe, vous venés de remporter une grande victoire sur les ennemis de l’interieur, car c’etoit sur la mobilité et les écarts de l’opinion qu’ils avoient osé fonder leurs espérances, grâces a vous, la vertu ne sera plus effrayée des piégés et des ecueils dont ils avoient couvert la carrière révolutionnaire; vous avés placé sur la routte le phanal qui doit nous conduire au port. Representans, sa lumière sera notre boussole, nous jurons de ne jamais l’abandonner. Vive la Republique, vive la représentation nationale. Estier ainé, président, Estier jeune, Auhad, secrétaires. [La société populaire de Libreville à la Convention nationale, le 29 vendémiaire an III] (20) Liberté, Égalité, Justice et Révolution. Représentans du Peuple français, Dans les momens les plus difficiles nous n’avons jamais tourné nos regards que vers la Convention nationale. C’est d’elle seule que nous avons attendu avec calme, la fin des maux qui longuement nous ont affligés, sans pouvoir pourtant nous abatre. Votre adresse au peuple français a justiffié notre confiance. La liberté, l’Egalité et la justice seront donc enfin et pour toujours les divinités tutélaires de notre patrie ! et nous sommes persuadés que l’immoralité et l’intrigue y chercheront en vain désormais des autels. (19) C 325, pl. 1408, p. 22. (20) C 325, pl. 1408, p. 21.