266 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE patriotes et des fripons, la terreur dont ils ont usé eux-mêmes pour servir les projets des grands conspirateurs que vous avez précipités du haut de la roche Tarpeïenne. Ne cessant de nous occuper de l’intérêt général, nous nous disposions à vous envoyer le résultat de nos discussions sur l’état politique de la République, lorsque nous avons reçu votre adresse dans laquelle nous avons trouvé les principes que nous voulions vous manifester; c’est pourquoi nous nous empressons de vous assurer que nous ne nous écarterons jamais de la marche qui doit faire triompher la République de tous ses ennemis. Chaque phrase de votre adresse contient une sentence contre l’aristocratie et l’homme couvert de crimes et en même tems porte un heaume régénérateur dans l’éxistence de l’homme juste et vertueux qui est sur de ne plus être opprimé. Nous détestons le crime et tout sistème qui tend à le protéger, nous aimons la vertu et la justice et nous vous invitons à frapper ces hommes qui sous le masque du patriotisme en méconnoissant votre autorité veulent relever de nouvelles factions, les aristocrates, les fripons et les traitres avec une massüe si terrible qu’il n’y en reste pas le moindre vestige. Avec nos braves armées, vous avez terrassé les ennemis du dehors; à l’aide des patriotes probes et vertueux qui n’ont pas dévié des bons principes dès l’aurore de la Révolution, vous anéantirés les ennemis intérieurs. Citoyens Représentans, nous jurons entre vos mains de seconder vos vües bienfaisantes, en démasquant ceux qui voudroient s’élever audessus de la représentation nationale, ceux qui ne seroient pas soumis à la loi, ceux qui se porteroient à des actes arbitraires, ceux qui voudroient faire de la révolution leur profit particulier, ceux enfin qui voudroient agiter et égarer le peuple en lui prêchant des maximes contraires à la liberté et au gouvernement qui lui procurera un bonheur durable. C’est ainsi que nous voulons finir notre carrière révolutionnaire, c’est la meilleure réponse qui puisse être offerte aux calomnies de quelques hommes contre les sociétés populaires. Dauges, président, Lavoye, Ramelet, Delcey, Paliard, secrétaires et une autre signature. g [La municipalité de Bercy à la Convention nationale, le 29 vendémiaire an III] (25) Liberté, Egalité. Citoyens Représentans Vive la Convention ! Tel fût le cri que la commune entière de Bercy fit entendre le dix ther-(25) C 323, pl. 1388, p. 27. midor en réponse aux criminelles sollicitations d’une municipalité rebelle. Nous le répétons aujourd’hui avec toute la france, la Convention nationale est notre unique point de ralliement. Elle seule a sauvé et pouvoit sauver la République. Elle seule est dépositaire de la confiance universelle ; elle seule réunit tous les pouvoirs puisqu’elle seule représente le peuple entier qui lui seul possède tous les pouvoirs. Le peuple manifeste assez qu’il approuve l’usage que vous en faites par les applaudissemens dont il couvre les principes de gouvernement que vous avez développés. Il regarde votre adresse aux français comme les elemens du code de la nature et de la raison. Citoyens Représentans, la justice, même la sévérité doivent être dirigées par la sagesse. Elles deyiendroient elles mêmes des passions si la prudence ne les renfermoit dans les bornes des vertus. L’atrocité des bourreaux dont les pas souillèrent cette enceinte vous a rendu plus cher l’exercice des droits de l’humanité. De tous temps et dans tous les lieux, l’autorité fut un piège pour ceux qui en etoient revêtus. Il n’ap-partenoit peut-être qu’à vous de consacrer cette vérité sublime, que l’autorité entre les mains de celui qui l’exerce, est un dépôt dont il ne doit faire usage que pour le bonheur de ceux sur lesquels il l’exerce. Vous êtes la première assemblée politique dans l’univers qui avez mis la vertu constamment à l’ordre du jour. Vous avez voulu rendre à la révolution les hommages qu’elle mérite. Vous avez voulu faire savoir à tous les français que les horreurs dont elle a été le prétexte ne lui appartiennent pas. Elles sont l’ouvrage des scélérats qui les ont commises. Vous avez voulu nous confirmer dans l’opinion où nous sommes que notre union formera de la nation française un bataillon invincible et nous en recevrons toujours de vous, avec une nouvelle satisfaction, des leçons et des exemples. Nous vous offrons en échangé de vous faire un rempart de nos corps et un sanctuaire de nos coeurs. Vive la Convention; vive la République. Renat, maire, Thibaud, agent national, Daroudeau, secrétaire greffier et 12 autres signatures dont celles de 3 officiers municipaux et celles de 6 notables. 9 Le conseil général du district d’Avranches [Manche] exprime à la Convention nationale les sentimens qu’il a éprouvés à la lecture de son Adresse au peuple et son indignation de l’attentat commis sur le représentant du peuple Tallien. Mention honorable, insertion au bulletin (26). (26) P.-V, XL VIII, 141.