38 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE me disoit que je ne l’étois pas, mais je crus voir dans la loy qu’un fonctionnaire public destitué étoit dans le cas de l’arrestation, cela arrivant, je vis clairement que c’étoit pour ma femme le coup mortel, je donnai donc ma démission, une lettre que j’y joignis expliqua une partie de ces motifs, et ma démission, quoique forcée, fut acceptée. Depuis le Comité m’a rendu justice : il m’a accordé mon visa. Ma démission fut forcée; les faits que je viens de rapporter et, de plus, ma lettre au département, et le récit que je fis dans le temps à plusieurs membres du département qui y siègent encore aujourd’huy, le prouvent. Indépendament de ce motif, mon âge (je n’ai que 35 ans) les pertes que j’ai éprouvées, mon patriotisme et les témoignages que la section m’en donne depuis 5 ans, ne parlent-ils pas en ma faveur ? Enfin il reste encore environ 30 places vacantes, et les sujets du concours, au nombre de 22, sont Remplis; ma place reste avec environ 29 ou 30 autres, l’intérêt public lui-même vient donc au secours de ma demande. Raguideau J’observe que je n’ai pour vivre, et faire vivre ma femme et ma famille et pour payer le déficit que le décret du 7 Pluviôse m’a occasionné, que l’espoir de reprendre les fonctions auxquelles 12 années de cléricature et d’un travail laborieux m’avoient conduit. Renvoyé au comité de législation (1). (1) Mention marginale datée du 14 therm. II et signée A. Dumont. Sur une copie, jointe à cette pétition, on lit, à la suite du texte ci-dessus, le Nota suivant : « l’original de cette pétition a été renvoyé au Comité de l’Egislation dans la Seconde du 14 Thermidor. Le Cen. Bar est nomé rapporteur » et, en marge : « Le comité arrête qu’il sera proposé à la Convention Nale de réintégrer le Citoyen raguideau ». 15 [L’Agent national près le District de Chauny, département de l’Aisne, informe la Convention nationale qu’il vient de faire arrêter à Bléran-court le nommé d’Aubigny, adjoint au ministre de la guerre, ainsi que son secrétaire, et a fait mettre les scellés sur leurs papiers. Il proteste que ses concitoyens ne reconnoissent qu’elle; qu’ils sont prêts à mourir plutôt que de souffrir qu’il lui soit porté la moindre atteinte, et qu’ils veulent la République ou la mort(l)]. 16 [Un secrétaire fait lecture d’un décret d’hier, qui ordonne la mention honorable et l’insertion au bulletin de la bravoure et de l’intrépidité du citoyen Mathis. Ce citoyen avoit reçu les ordres dans la nuit du 9 au 10 de rassembler sa légion, afin de défendre la représentation nationale. Il entre dans la cour du maire, et est bientôt entouré par des monstres qui lui portent 21 coups de sabre. Il fut ensuite jeté dans une prison, où il resta jusqu’à 5 heures du matin sans secours. Renvoyé aux comités de salut public et de sûreté générale (2)]. (1) B1", 25 therm. (2e suppf); J. Paris, n° 579. Rêp., n° 238. J. Fr., n° 688; Audit, nat-, n° 689. (2) Ann. patr., n° DLXXVIII.